Roger Petit, surnommé « Monsieur Standard », est une figure emblématique du club de football belge du Standard de Liège, qu'il a marqué en tant que joueur, puis comme secrétaire et dirigeant pendant de nombreuses décennies.
Carrière au Standard de Liège
En tant que joueur : Il a évolué comme défenseur au Standard entre juillet 1929 et juin 1942. En tant que dirigeant : Après sa retraite de joueur en 1943 pour se consacrer à son commerce de vêtements, il est revenu au club en tant que secrétaire, puis est devenu un dirigeant influent. Il a grandement contribué aux succès et au développement du club pendant des décennies.
Affaire Standard-Waterschei : Sa carrière de dirigeant a été marquée par l'affaire de corruption du match Standard-Waterschei en 1982, qui a entraîné sa chute et des sanctions importantes pour le club.
22/03/1936 Standard-Daring 0-1
Debouts de g à d : Victor Bauwens, Pierre Dalem, François Massart, Roger Petit, Dieudonné Coucquelet, Emille Bellefroid
Accroupis de g à d : Edgard Balthazard, Romain Massez, Jean Capelle, François Ledent, René Ledent
Roger Petit - Michel Pavic
Remise coupe Lamot, on y reconnait Roger Petit, Paul Henrard(milieu) et Roger Vandenstock à droite.
Article du 14/11/2025
Le Roman de Daniel Renard
Quand Roger Petit inventait mieux que les datas, sans s’en rendre compte…
En Belgique, il y a plus d’une vingtaine d’années, les journalistes qui couvraient les matches de basket professionnels recevaient quart temps par quart-temps une feuille très spéciale. Elle reprenait toutes les actions de chaque joueur. Il y était fait mention du nombre de rebonds gagnés ou perdus, des tirs manqués ou réussis, à deux points, à trois points, sur lancé franc. Dans quelle zone ils opéraient. S’ils réalisaient des interceptions. Combien de celles-ci devenaient victorieuses. Un vrai luxe. L’ancêtre des datas. C’est ainsi que de nombreux clubs ont transféré des joueurs sans savoir à quoi ils ressemblaient.
Il y avait une certaine logique à cette pratique. La plupart des renforts provenaient des États-Unis. Quel club belge, même parmi les plus grands, aurait pu se permettre d’envoyer des scouts visionner des matches universitaires ou en NBA ? Réponse : aucun ! Il fallait en conséquence faire confiance aux chiffres.
Avant de sombrer dans la folie des datas et de tomber sous le joug des managers, le football a fonctionné autrement. Il faut dire qu’il était plus simple d’analyser sur place des rencontres à l’échelle européenne, et a fortiori belge, que de sillonner les States.
Je vais aujourd’hui vous expliquer comment travaillait celui qui fut peut-être le plus grand dirigeant de l’histoire de notre football national : Roger Petit. Je sais, je sais, on lui doit « l’affaire Waterschei ». Mais malheureusement à cette époque, il commençait à souffrir d’une grave maladie qui altérait sa réflexion. Savez-vous toutefois que si on traverse la Meuse pour rejoindre, via une voie rapide, la route du Condroz, c’est à lui qu’on le doit ? Roger Petit voulait en effet relier le stade de Sclessin à l’Académie qu’il a créé bien avant que Robert Louis-Dreyfus n’en fasse le magnifique écrin que l’on connaît. Savez-vous que si l’aéroport de Bierset est désormais ce qu’il est, c’est également en partie parce que Roger Petit a un jour décidé que le Standard devait partir de Liège et y revenir lorsqu’il parcourait l’Europe ?
Pour reparler des transferts, quand un jeune belge lui était proposé, Roger Petit agissait toujours de la même manière. Il envoyait des entraîneurs le voir à l’œuvre. À diverses reprises. Par tous les temps. En déplacement comme à la maison. Si les rapports revenaient concluants, une dernière épreuve devait être franchie. « Monsieur Standard » mandatait des espions afin qu’ils sondent les voisins, les amis, les enseignants. Pour connaître le degré d’instruction des parents, leur comportement social, celui de l’enfant. Seulement après, l’affiliation devenait possible quand tout était revenu conforme.
Le football n’est pas une science exacte
Et pourtant… Comme n’importe quel dirigeant, Roger Petit s’est trompé. Pourquoi ? Simplement parce que le football n’est pas une science exacte. L’humain y tiendra toujours la place la plus importante. Il existe mille raisons qui expliquent l’échec. Ce, et y compris, des choses intimes et inracontables, mais qui freinent ou bousillent une carrière. Alors, les datas, c’est bien, mais si un gars apprend que sa femme le trompe avec un équipier, ou s’il ne s’adapte pas à un nouvel environnement, encore s’il a des dettes de jeu ou, cela arrive, s’il ne parvient pas à se sortir d’une crise existentielle… Oubliez les datas. Ils ne veulent plus rien dire !
