jeudi 20 octobre 2016

Jean Paul COLONVAL

Jean-Paul Colonval est un ancien attaquant et entraîneur du football belge né le 2 février 1940 à Tirlemont.































Biographie:
Jean Paul Colonval est né à Tirlemont en Belgique d'un père officier aviateur il se passionna très vite dans son jeune âge aux différents jeux de balles.

Doté d'une très bonne condition physique il allait continuer son bonhomme de chemin et pratiquer le football assidûment au collège Saint Michel.

À cette époque déjà il avait les prédispositions pour devenir un bon attaquant pour son tout premier match hors collège son équipe s'imposa 11-3, dont 8 buts à son compte.

Malgré les interdictions de sa mère pour la pratique de football il continua jusqu'à ce que sa mère devienne fan de football et suivi les prestations de son fils partout où il jouait.

À 18 ans en regardant un match du White star il vit y évoluer des footballeurs moins doués que lui à l'époque des équipes d'âges et se jura de percer à son tour à ce niveau, pour ça il s'est entraîné à fond et a réussi à percer après avoir rattrapé le niveau exigé.

Après 6 matchs joués il devint un titulaire indiscutable en front de bandière.

Il débuta en D1 en 1964 avec le club de R.Tilleur FC

Il devint meilleur buteur du Championnat de Belgique avec 25 buts en 1965 pour le club de Tilleur alors qu'il avait 7 matchs manquants en début de saison.

En 1966 il retourna à la capitale défendre les couleurs du Daring Club d Bruxelles il y inscrivit 12 buts et connut durant cette période sa seule sélection en équipe nationale B contre le Luxembourg victoire 5-0 dont 2 buts de Jean Paul Colonval.

Ses prestations lui ont valus son transfert au Standard de Liège où il côtoya des joueurs tels que Wilfried Van Moer, Christian Piot, Nico Dewalque, Leon Semmeling, Milan Galic, sous les ordres de René Hauss, et il y connut des soirées européennes mémorables dont le replay en 1/4 de final contre le grand Milan AC et fut artisan du titre de champion de Belgique de 1969.

Voyant l'émergeance d'Erwin Kostedde Jean Paul Colonval sentit que le moment était venu de partir, on retiendra que pour le Standard de Liège il joua 47 rencontres officielles dont 41 en championnat (19 buts) 3 en coupe d’Europe(1 but contre l'Altay Izmir)et 3 en coupe de Belgique

Il quitta le Standard pour le Daring qui entretemps était devenu le Daring de Molenbeek en D2 il y retrouva Jean Nicolay son ancien coéquipier au Standard, sa saison est de bonne facture car il y finit meilleur buteur de D2 avec 19 buts un blessure l'empêcha de jouer la montée contre l'Antwerp dans de bonne conditions.

En 1971 il partit pour le Racing Jet de Bruxelles et y devient joueur - entraîneur à 31 ans.
Carrière d'entraîneur :
En 1975 il raccrocha les crampons et entama une carrière d'entraineur au Sporting de Charleroi; ce qui fait de lui à 35 ans le plus jeune entraîneur à cette époque.

Il sauvera le club de la relégation mais fut limogé.

Il rechaussera les crampons à 37 ans pour une demi  saison au RJ Bruxelles en D3 sous les ordres de son ancien coéquipier duSstandard Louis Pilot avant d'y redevenir coach entre 1979 et 1982.

Il partit entrainer Vikingur Reykjavik pendant 6 mois et revint au Racing Jet Bruxelles pour la saison 1984 - 1985.

Près de 10 années après avoir commencé sa carrière d'entraineur il décida de s'orienter vers la formation de jeunes via le sport études qu'il fut le premier en Belgique à mettre en place en 1986 et pas mal de joueurs de D1 reconnus on transité par sa section.

Autres fonctions dans le football :
Il entamera ensuite une carrière de commentateur sportif et d'analyste pour Canal+ Belgique, il y commentera 375 matchs son dernier sera le standard contre la gantoise.
Homme de défi il répondit favorablement à Dominique Léone pour le poste de directeur technique pour le RAEC Mons en 2005.
Il y instaura le professionnalisme mais quitta son poste à la suite de désaccords avec la direction du club en 2007.
La semaine suivante il devient le conseiller technique de Johan Vermeersch, président du FC Brussels
Il quitta ses fonctions un an et demi plus tard

Parcours professionnel:

1958-1963 : Belgique R. White Star AC - (-)
1963-1964 : Belgique Racing White       - (-)
1964-1966 : Belgique R. Tilleur FC         - (-)
1966-1967 : Belgique DC Bruxelles        - (-)
1967-1969 : Belgique Standard de Liège ( 47 Matchs 20 Buts)
1969-1970 : Belgique DC Bruxelles        - (-)
1971-1975 : Belgique RJ Bruxelles (joueur-entraîneur) - (-)
1976-1977 : Belgique RJ Bruxelles (joueur)

Parcours entraineur:

01/07/1971-30/06/1975 : Belgique RJ Bruxelles (joueur-entraîneur)
01/07/1975-30/06/1976 : Belgique Sporting Charleroi
1979-1982 : Belgique RJ Bruxelles
05/1983-09/1983 : Islande Víkingur Reykjavik
1985-1986 : Belgique RJ Bruxelles

Palmarès joueur :
Meilleur buteur du championnat de Belgique de D1 en 1965 avec 25 buts
Champion de Belgique en 1969 avec le Standard de Liège
Meilleur buteur du championnat de Belgique de D2 en 1970 avec 19 buts

Palmarès entraîneur :
Finaliste du tour final à deux reprises avec le RJ Bruxelles de promotion au tour final de D2.


16/03/1969 Standard - FC Liège 5-0
1 but en 8 photos



























Embrassades sur ouverture du score en derby contre Liège























Certaines photos avec légende son raconté par Jean Paul lui même

26-01-1969 Fc Malines -Standard 0-1 but de Jean Paul Colonval
































Gardien Depoortere, Galic au centre et essai de le tête de Jean Paul  Colonval

1967 Lucien Spronk, Jean Paul Colonval, Jean Nicolay




























1967/68



















Debouts de g à d : Jean Nicolay, Roger Claessen, Hans Wackerle, Dewalque, Lucien Spronk, Jean Paul Colonval, Louis Pilot, Jean Thissen, Miso Smajlovic, Daniel Mathy 
Assis de g à d : Semmeling, Velco Naumovic , Jacky Beurlet, Michel Pavic (entraineur), Tony Van Schoonbeek, James Storme, Julien Onclin, Milan Galic

19/05/1968 Charleroi - Standard 0-1, 30ième journée (but : Colonval)
























Debouts de g à d : Julien Onclin, Leon Jeck, Jacky Beurlet, Lucien Spronk, Christian Piot, Jean Thissen, Michel PavicAccroupis de g à d : Léon Semmeling, Velco Naumovic, Roger Claessen, Jean-Paul Colonval, James Storme 

01/12/1968 La Gantoise - Standard 0-0































Jules Ottenstadion de Gand. Rendez-vous musclé avec le portier Vukasovic.























Parc Duden ( devant 30 mille personnes)























Championnat 67-68 but contre Malines 























Colonval ouvre le score sur la butte avec à ses côtés Van Moer, Verleysen et Nagy.

























Confrontation animée face au Daring avec de gauche à droite Roger Claessen, Roland Beelen, Jenne Wouters et Colonval

06-08-1967 à Huy Standard Pilzen 2-4






















Debouts de g à d : Jean Nicolay - Léon Jeck - Nico Dewalque - Louis Pilot - Lucien Spronk - Jean Thissen
Accroupis de g à d : Léon Semmeling - Velco Naumovic - Roger Claessen - 
Jean-Paul Colonval 
- Casimir Jurkiewicz (Cajou)

























Match amical d'avant-saison ( saison 67-68 ) à Huy contre une équipe Tchèque. 

























Derby très musclé ( 2-2 ) 68-69 contre Saint-Trond






















Explication intense avec le grand Cudicini lors de Standard-AC Milan ( coupe des coupes 67-68 ). Avec en plus de gauche à droite Trappatoni, Malatrasi et Anquiletti.























Francis Cuypers ( Daring ) se prosterne à mes pieds....Saison 67-68























Gérard intervient devant Colonval ! A gauche Verleysen , Galic, Schraepen, Nagy.






























Le seul but qui a éliminé le Sporting de Charleroi de la lutte pour le titre en 68-69 avec Claude Bissot et ( à terre ) Tosini.

























Mai 1968 amical à Sclessin Standard-Sporting Portugal ( 3-0 ). Enchaînement et deuxième but des Liégeois.























Mai 1968 Une leçon de football donnée en amical au Sporting du Portugal ( 3-0 ) à Sclessin


 26/11/1967 Standard Charleroi 3-2 (buts Claessen 2x, Galic)























Debouts de g à d : Jean Nicolay, Léon Jeck, Nico Dewalque, Jacky Beurlet, Louis Pilot, Jean Thyssen
Accroupis de g à d : Roger Claessen, Miso Smajlovi, Jean Paul Colonval, Milan Galic, José Germano De Sales

13/03/1968 AC Milan-Standard 1-1























Mars 68 à San Siro. Quart de finale coupe des coupes. De gauche à droite Claessen , Rosato, Anquiletti , Colonval, Malatrasi


































Mars 68! Derby ( 1-1) à Rocourt. Colonval prend le dessus sur Emile Lejeune et inscrit le but du Standard. A gauche Gérard Sulon et à droite Goessens.
























Match pour le titre avril 69 contre le Sporting. Duel dans lequel Lucien Spronck émerge sous les couleurs de Charleroi et victoire du Standard 1-0.


21/01/1968 Olympic Charleroi -Standard 1-2 (MT 0-0)






















derby wallon à La Neuville ( vingt-cinq mille personnes ). Intervention autoritaire de Jacky Duquesne devant Van Laer , Van Sevenant et Colonval.


28/01/1968 Standard - Fc Bruges 1-2





















P'tit  Léon dans ses oeuvres dans le rectangle brugeois et les brumes de Sclessin.


























Rencontre aérienne avec mon ami Francis Cuypers ( Daring)























Rentrée du réserviste au Lierse ( saison 67-68 ) et égalisation de la tête.
























Reprise de la tête contre le Lierse avec Van Moer à gauche et Henrotay en arrière-plan.























Réveil de l'attaque du Standard 6-0 face à Beveren en janvier 69 et ... hat-trick de votre serviteur !


28/01/1968 Standard - Fc Bruges 1-2























Roger Claessen dans ses oeuvres face à la défense brugeoise sous les regards de Semmeling, Axelsson, Marmenhout et Colonval. Saison 67-68.























Saison 67-68 coup de canon au Staaien direction

 01/10/1967 FC Malines -Standard 1-2






















Saison 67-68. Un déplacement toujours difficile à négocier. Duel aérien avec les solides défenseurs malinois avec Galic en soutien et Naumovic un peu plus loin à droite


























Scène animée dans la surface de réparation au Klokke avec, à l'arrière-plan, Louis Pilot comme spectateurs.
























Un des plus brillants matches amicaux du Standard 5-0 contre l'équipe nationale de Roumanie à Sclessin. Phase de jeu  inscription du numéro 3!

D'autres photos hors Standard






















Septembre 60 . White Star - Saint-Nicolas au stade Fallon. J'ai oublié le résultat mais victoire du White.
























Colonval félicité par des supporters ( saison 65-66) alors que Tilleur, pour la deuxième année consécutive, vient de battre Anderlecht ( but de René Andries).

20/03/1966 Standard - FC Tilleur 1-3 (MT 0-2)






















Tilleur on the road victoire au Standard saison 65-66


































Tilleur-Racing White 3-1. saison 65-66 Colonval est heureux , il vient d'inscrire un but face à son ancien club au grand dépit de Robert Waseige et de Willy Tack.

























1970 - Joie dans les vestiaires du Daring pour les Colonval, Cuypers et Van Achter.
























1971 - Jean-Paul Colonval (Daring) dans le rectangle de Turnhout


19/03/2018


Jean-Paul Colonval : El goleador qui sema la terreur partout où il passa…
Un peu comme le dessert à la fin d’un bon repas, il Maestro s’est fait attendre. Il faut dire qu’il s’est taillé une carrière sur mesure, un peu comme un costard sorti tout droit des ateliers « Arthur Orlans ».
Aujourd’hui, profitant d’une retraite paisible bien méritée, el Goleador coule des jours heureux dans la campagne triviéroise, à deux pas de La Louvière.
Comme de nombreux autres joueurs rencontrés précédemment, Jean-Paul fait partie de cette génération qui a connu la seconde guerre mondiale, une période triste et mouvementée au sein de familles déchirées par la douleur, parfois à la limite du supportable.
Joueur redoutable et redouté, mais très fidèle en amitié, une fois sa carrière de joueur terminée, Jean-Paul rangea son maillot pour enfiler le training d’entraineur. Sans oublier des fonctions de Directeur technique, Manager et même commentateur sportif. Toujours aussi distingué, le costume cravate lui allait comme un gant dans sa fonction de Directeur technique chez les « Dragons » montois. Enfin, pour ceux qui s’en souviennent, en 1989 et l’arrivée de Canal+ sur le câble, débutèrent les retransmissions en direct des matchs de football. Son association avec André Remy fut une réussite totale au point qu’ils restèrent 15 années (375 matches commentés) au micro à nous tenir en haleine. Et le premier match commenté en direct se déroulait à Rocourt, RFC Liégeois – Akranès (4-1) au premier tour de la Coupe UEFA 1989-1990.

DE VÉRITABLES DRAMES FAMILIAUX…
Lorsque l’on naît un 2 février 1940, soit quelques semaines avant l’invasion de la Belgique, on ne peut pas dire/écrire que les débuts de son enfance furent tous roses. D’ailleurs, lors de notre long entretien, j’ai eu comme le pressentiment que sa magnifique carrière sportive que nous avons toutes et tous connues passe au second plan. Pendant deux longues heures, Jean-Paul nous a fait part, non sans une certaine émotion, des faits d’armes de son papa, mais également de son oncle.
IMPULSIF L’ONCLE JACQUES SAUTA PAR LA FENÊTRE…
Jean-Paul ouvrit pour la première les yeux à Gossoncourt près de Tirlemont. Ceci du fait que : « Mon papa était pilote sur cette Base raconte Jean-Paul, il volait sur un avion Fairey Fox, un bombardier léger conçu par la Royal Air Force. Oh je ne resterai pas longtemps là, mes parents ayant décidé de revenir habiter à Trivière dans la maison familiale, où nous nous trouvons et où je finirai d’ailleurs mes vieux jours. Lorsque la Feldgendarmerie se présenta à la maison pour capturer mon père, l’oncle Jacques Fromont, le frère de ma mère, sauta par la fenêtre du premier étage de la maison et il s’enfuit. Il traversa la France et gagna l’Espagne via les Pyrénées. Il fut capturé et emprisonné à Miranda. Il s’échappa pour gagner Gibraltar où il devint Sujet canadien. Ce qui lui permit de gagner l’Angleterre et de s’engager dans la Royal Air Force. Et dire qu’il s’était fâché avec son professeur, ses grands-parents fâchés aussi, il n’avait même pas présenté ses examens !
En Angleterre, il devint pilote spécialiste dans l’attaque de convois, il effectua 260 missions de guerre, je suis très fier de lui. Il devint même Squadron Leader. En 1950, il s’envola pour les Etats-Unis où il devint Instructeur Pilote à Tampa en Floride. Avec l’appui d’un ami Amiral américain, il rentra à la Georgetown University d’où il sortit avec une License en Droit en poche. Plus tard, il devint Lecteur à Macassar. De retour en Belgique, il effectua un Doctorat en Sciences Politiques et Diplomatiques, puis il partit pour l’Université de Lubumbashi au Congo. Mon oncle Jacques décéda à l’âge de 64 ans ».
MON PAPA SE TUA QUELQUES SEMAINES APRES LA NAISSANCE DE MON FRÈRE…
Comme aime le souligner Jean-Paul, « Nous sommes une famille de Pilotes, mon frère Didier a d’ailleurs été pilote à la Sabena ». Didier Colonval est né le 4 avril 1947 soit un peu moins de trois mois avant la mort de son papa. Mais revenons quelque peu en arrière. « Lorsque la Feldgendarmerie se présenta à la maison, ils venaient pour arrêter mon oncle et mon père ! Si mon oncle, comme je l’explique plus haut, parvint à se sauver, il n’en fut pas de même pour mon père qui fut arrêté et envoyé dans un camp de concentration. A la fin de la guerre, Papa rentra au pays et il fut affecté à la Caserne Geruzet à Bruxelles pour s’y refaire une santé morale, médicale et physique. C’est ainsi que mes parents achetèrent une maison à Woluwé Saint Pierre, à 100 mètres du White Star, ça ne s’invente pas. Lorsque Papa reçu enfin la permission de voler, c’est à Brustem qu’il fut affecté sur un avion de type Harvard. Mais comme, il n’avait plus volé depuis quelques années, il devait refaire un refresh écolage avec un instructeur-pilote. C’est à Brustem, près de Saint Trond que papa a perdu la vie le 2 juillet 1947 ! Son avion crasha en bout de piste au décollage, à l’issue d’un virage à gauche, l’avion tomba comme une pierre. Mon oncle a d’ailleurs refait ce décollage plusieurs fois sans problème. Contrairement aux résultats de l’enquête officielle, il semblerait que l’instructeur avait fait un détour prolongé par le Mess Officier… Le Capitaine Colonval avait fait l’Ecole Royale Militaire (ERM), il avait même réussi ses examens de Major, à 33 ans, une belle carrière se profilait, malheureusement, le sort en décida autrement. Papa était de Charleroi et maman de Binche. Nous avons vécu 30 ans à Bruxelles, puis de 1976 à 1991 à Rixensart, et depuis 1991 j’habite à Trivière, la boucle est bouclée. Je suis un vrai Zinneke… ».
DE LA BALLE DE MOUSSE DANS LES SOUPIRAUX AUX PLUS GRANDS TERRAINS D’EUROPE
Avec sa maison située à une centaine de mètres du White Star, Jean-Paul entendait les spectateurs crier et les coups de sifflet de l’arbitre. Malheureusement, pas question d’aller voir les matchs. « Je n’avais pas d’argent pour acheter un ticket poursuit Jean-Paul, alors j’allais seulement voir la fin des matchs, parfois la seconde mi-temps. Tout ça de 1946 à 1950. J’ai joué en Minimes au Collège, nous jouions à la balle mousse dans les soupiraux des caves qui servaient de buts. Plus nous étions de joueurs, plus nous élargissions le terrain et plus il y avait de soupiraux pour marquer ! J’ai joué mon premier match officiel contre l’Institut Saint Nicolas d’Anderlecht au sein duquel évoluaient Rik Coppens et Paul Van Himst. Nous avons été battus 3-1, je jouais gardien et j’ai même arrêté un penalty ! Je venais tout juste d’avoir 12 ans et nous avions congé au Collège les mardis et jeudi après-midi. Or, tous les jeudis après-midi à 13heures se déroulait un match, sur le deuxième terrain du White Star, un match pour les non-équipés. Il fallait absolument que j’y aille. Lorsque je me suis présenté, on m‘a demandé à quelle place je jouais, j’ai répondu au centre-avant. Nous avons gagné 12-3 et j’ai marqué 8 buts. J’ai signé ma première carte d’affiliation, j’ai reçu un équipement usagé, un maillot rouge avec une étoile blanche ».
UN GRAND PRÉCURSEUR DU FOOT- ÉTUDES
Nous n’avons pas eu le temps d’en discuter mais j’ai trouvé une documentation intéressante sur un rôle moins connu qu’a tenu Jean-Paul. En 1986, il fut le premier en Belgique à créer une formation « sports-études » à l’Athénée Jules Bordet. Il en ouvrit même une seconde en 2002, une Section « foot-école au Collège Notre Dame de Bonne Espérance de Vellereille-les-Brayeux, près de Binche. Le Staff des entraineurs qu’il dirigeait comprenait des noms prestigieux comme Paul Van Den Berg, Maurice Jamin, René Hidalgo, André Gorez ou encore Michel Piersoul. A peine avait-il remisé le micro de Canal+, que Jean-Paul endossait le costume de Directeur-technique à Mons, pour enfin clôturer le cycle football de 2007 à 2009 au FC Brussels, aux cotes de Johan Vermeersch…
SOUVENIRS ET…
JO PANNAYE : « C’est le plus grand entraineur que j’aie rencontré dans toute ma carrière. Cet homme était un visionnaire. Le premier qui a instauré un libero à Tilleur en Division d’Honneur. On ne nous a pas pris 10 points, avec François Daenen dans les buts, et Jo Pannaye au libero, derrière la défense. Un des premiers qui a inventé le Catenaccio. Je me souviens à Verviers, il passait d’un 4-2-4 au 4-4-2, bien avant le Brésil ».
JEF MERMANS : « Avec le White Star, nous avons joué un match contre Merksem devant plus de 1.000 spectateurs. Et dans cette équipe évoluait mon idole de toujours, Jef Mermans. A la fin du match, il est venu me féliciter et il m’a dit textuellement : Tu me rappelles moi ! Je n’en revenais pas, j’étais aux anges ».
JEAN STAETMANS : « Il y a un peu plus d’an, en octobre 2016, j’ai perdu mon mentor au White Star, Jean Straetmans. D’ailleurs un des rares joueurs de Division 2 à avoir été international. Un peu à l’image de Pol Anoul à Colombes, Jean Straetmans fut le héros d’un match de qualifications en Suisse pour le Mondial ».
… ANECDOTES
ROGER PETIT À BRUXELLES : « Je me souviens lorsque Roger Petit est venu me voir à Bruxelles pour me demander de signer au Standard. Je lui dis, mais Monsieur Petit, Roger Claessen est au Standard… Et Petit de me rétorquer, ne te tracasses, Roger va partir et on ne parlera plus de lui ».
ROGER CLAESSEN TOUJOURS LÀ : « Lorsque je suis arrivé au Standard, Roger Claessen était toujours là. J’ai revu Roger Petit qui m’a dit, ce n’est pas grave, ne te tracasses pas, on va lui mettre la pression. J’ai joué aux côtés de Roger et ce n’est pas un hasard s’il a terminé meilleur buteur cette année-là ».
MICHEL PAVIC INNOVE : « Michel Pavic me voulait absolument. Le premier match, Colonval au centre-avant, Roger Claessen ailier droit et Milan Galic ailier gauche, soit trois centre-avants en pointe d’attaque. Nous avons gagné 3-1 contre l’Olympic de Charleroi ».
MICHEL PAVIC MODIFIE SES PLANS : « Après 7-8 matchs, nous jouons Izmir en Coupe d’Europe, le 20/09/1967, et on gagne 2-3 avec deux buts de Roger Claessen (66e et 85e) et 1 but de Colonval (17e). A la mi-temps (2-1), Pavic décide de changer ses plans, il replace Roger au centre-avant et moi à gauche. Je suis resté le reste de la saison à gauche, j’ai marqué 9-10 buts et Roger aussi 9-10 buts, sans compter les penaltys ».
HENRI NAVEAU : LA PLUS BELLE PHRASE JAMAIS ENTENDUE…
« A une époque où on ne parle plus que de cela, les erreurs d’arbitrage et la vidéo, je voudrais rendre hommage à Monsieur Henri Naveau, que j’ai eu à l’Ecole des Entraineurs du Heisel. Lorsque nous avions cours sur les Lois du Jeu, il résumait tout en une phrase : Tout geste, tout mouvement qui a pour but ou conséquence de rompre l’équilibre technique entre deux adversaires est une faute ! Plus tard, j’en ai parlé à Alex Ponnet et Alphonse Constantin qui n’en revenaient pas.
Nous voici arrivés au bout de notre entretien traditionnel. Sans doute que les puristes footeux qui s’attendaient à ce que nous parlions beaucoup plus d’exploits sportifs seront un peu déçus. Mais comme j’aime à le rappeler, ceux qui ont vécu cette triste période 1940-1945 ont souffert dans leur chair et malgré le temps, certaines plaies ne sont pas tout à fait refermées. Comme nous le prouve le reportage de ce jour, nos héros du ballon rond ont pu aussi compter un autre genre de héros au sein leurs familles respectives. Mon cher Jean-Paul, je te remercie sincèrement pour ce bon moment passé en ta compagnie, ou plutôt en votre compagnie, puisque notre Ami Jean-Paul ne se sépare jamais de ses trois chiens. Et je terminerai par le titre de ce magnifique film : Mon Père ce Héros… qu’on n’oubliera jamais…

19/03/2018 texte Lucien Longree