mardi 21 mai 2013

Le Standard…au pied de notre vieux terril… notre grand stade moderne


Au pied du vieux terril...!
Il suffit de formuler ces quelques mots, vagues de sens en apparence, pour qu'on devine au contraire, tout aussitôt, que c'est du Standard, du Royal Standard Club Liégeois qu'il doit être question.
Ce vieux terril de Sclessin, c'est une présence, un témoin, un symbole, un contraste.
Ce vieux terril identifie le Club qui choisit délibérément abri sous son ombrage, à l'époque où le football cherchait encore chez nous sa voie, son droit de cité. Il était là, présent, quand on traça à ses pieds noirs un terrain de j eu sur l'herbe verte pour permettre à des jeunes gens, en rouge et blanc vêtus, de frapper un ballon de cuir pour occuper sainement leurs heures de loisir.
Le vieux terril devint dès lors le témoin de l'intérêt progressif que connut le sport du football en général et de l'essor du Standard en particulier. Il vit édifier, pour les besoins de la cause, les installations rudimentaires où les jeunes gens s'équipaient en chaussant de lourdes chaussures à crampons; puis, comme le public devenait de plus en plus nombreux qui suivait leurs évolutions, il fallut le caser de telle manière que chacun puisse voir. Quelques gradins d'abord, une petite tribune ensuite pour que les intempéries ne rebutent pas les supporters les plus assidus.
En réclamant droit d'asile sur le territoire de Slessin, le Standard Club Liégeois s'était définitivement fixé au cœur même de la grande région industrielle, tout en conservant un contact rapide avec le centre de la Ville. Des collèges, de l'athénée, de l'université, les étudiants avaient tôt fait de rejoindre leur club; des usines d'Ougrée, de Seraing et de Flémalle, des charbonnages de Tilleur, de Jemeppe et de Montegnée, les ouvriers, en quittant leur travail, se retrouvaient promptement à Sclessin où le football les appelait. Au pied du vieux terril, symbole de leur labeur, on goûte d'autant mieux au bonheur de la détente.
Et c'est ainsi qu'au fil des années, l'évolution simultanée des complexes industriels, des moyens de communication et du sport, nous amène aujourd'hui à ce contraste saisissant: au pied du vieux terril qui se tasse, et qu'on tend à faire disparaître, se dresse un grand stade moderne pour répondre aux besoins et rencontrer les désirs de cette masse de spectateurs convergeant vers Sclessin dès l'instant où il y a match au Standard!

Tous les moyens d'accès.
Masse de spectateurs qu'on peut évaluer, bon an, mal an, à un demi-million de personnes, venant de toutes les directions, à pied, en tram et en voiture, par chemin de fer et même par bateau. Dès l'instant où, par la route, vous touchez à l'agglomération liégeoise, vous découvrez des flèches de signalisation portant inscription "Stade Standard". Elles sont devenues une nécessité car elles répondent à tant de regards cherchant une direction bien déterminée. En bordure de la Meuse, à laquelle le stade est adossé, se trouve amarré un embarcadère c Standard, où viennent accoster les bateaux mouches en provenance de la ville. Et de l'autre côté, derrière le vieux terril pour être plus précis, à quelques centaines de mètres du point d'arrêt des "tramways verts"  qui drainent le public dans toute la vallée, depuis Liège jusqu'à Flémalle ou des hauteurs de Seraing, se situe sur la ligne de chemin de fer Liège-Namur ... la halte "Standard". Voilà bien une particularité complémentaire propre au grand club liégeois que de posséder sur notre vaste réseau ferroviaire «sa» station!
Jugez évidemment de l'embouteillage qui peut se produire, qui plus exactement se produit à chacune des organisations de match à Sclessin, où l'on se trouve emprisonné entre le large fleuve et la voie de chemin de fer, un fleuve que seul enjambe, à Ougrée, un pont de fortune reconstruit hâtivement au lendemain de la guerre et qui n'est plus en mesure de répondre à ce qu'il devrait pouvoir absorber en principal du mouvement de la rive droite.

Flèches directionnelles au carrefour du pied de la Route du Condroz.





















L'arrivée d'un train en gare "Standard". Sclessin





















Le nouveau pont d'Ougrée.
Fort heureusement, cette situation n'est plus qu'une question de patience. Une question de patience à court terme si l'on en croit prochaine la réalisation d'un projet sorti des cartons. Un nouveau pont sera lancé par-dessus la Meuse à proximité immédiate des installations du Standard, en aval Ce pont se situera sur l'axe du branchement d'autoroute qui opérera, depuis la Hesbaye et en traversant la vallée de l'Ourthe, Club. A la condition essentielle que les dirigeants soient clairvoyants et comprennent, comme ce fut ici le cas, ce qu'ils doivent à cette fidélité.
En dix ans, trente millions ont été investis pour porter la capacité du stade de Sclessin à quarante mille places, pour rendre ces places de plus en plus confortables, pour en aménager les voies d'accès intérieures, pour améliorer la structure des terrains, pour les clôturer comme il se devait afin que vous vous sentiez de mieux en mieux chez vous, pour les éclairer, pour loger le personnel d'entretien, pour doter les installations de tout ce qui est propre et indispensable à la vie du Club, de ses joueurs, de ses entraîneurs, de son administration. Et que de choses qui ont été réalisées et que sans doute -vous ignorez encore parce qu'elles ne sont pas apparentes à vue de nez. Au fait, voici la clé du stade. On ne joue pas aujourd'hui. Nous pourrions ensemble le visiter tout à l'aise, fouiner dans les coms, voir ce qui s'y passe et ce qui s'y trouve.


























Franchissons les grilles.
De hauts murs se dressent qui nous masquent partiellement la vue vers ces longues tribunes, cet imposant bâtiment avec lesquelles elles font corps. Ce haut mur d'enceinte est long d'un kilomètre. Il clôture entièrement le complexe. Actuellement, il est entrecoupé par deux vastes entrées, l'une à front de la rue Ernest Solvay, face à l'arrêt des tramways, l'autre, créée en 1958, s'ouvre rue de la Centrale, pour permettre un accès direct vers la tribune assise. Quand le nœud routier sera réalisé, une nouvelle artère longera la tribune debout édifiée en 1939. Une entrée sera établie de ce côté de même qu'on en ouvrira une du côté Meuse, pour permettre d'accéder aux gradins s'élevant de ce côté, derrière le but, gradins qui seront probablement agrandis grâce au terrain dont on pourra disposer entièrement entre la limite actuelle et le quai Vercour longeant la Meuse. L'entrée de la rue de la Centrale est flanquée d'un bâtiment élevé en 1962. C'est celui de la conciergerie. En face, on vient de terminer l'aménagement de l'immeuble réservé à l'entraîneur principal et celui de nouveaux parkings. Un concierge pour exercer un droit de regard permanent sur la propriété; un entraîneur logé sur les lieux mêmes de son job et qui peut de la sorte être sans cesse attentif à ce qui doit l'intéresser.
Des allées asphaltées (en 1960) s'ouvrent à nous qui mènent partout le piéton que nous sommes de pied ferme ... et en toute sécurité, car tout est délimité par des garde-corps tubulaires et la protection derrière les buts est assurée par de hauts grillages adéquats mis en place en 1958. Tout est net dans ces dégagements et réalisé pour le plaisir de l'œil comme cette implantation de peupliers tout au long des murs d'enceinte. Il y en a plus d'un millier qui assainissent l'atmosphère tout en réservant le charme de leur verdure. Une exception subsiste pour l'asphaltage des allées: la voie d'accès à la tribune debout. Mais précisément, de ce côté, l'aménagement est prévu dans le cadre de la création prochaine d'une entrée fonctionnelle, telle celle de la rue de la Centrale par rapport à la tribune assise.

Arrosage - Drainage.
L'asphaltage des avenues impliquait évidemment celui de la récolte et de l'évacuation des eaux. Tout un réseau d'égouts collecteurs fut établi. Le problème de l'eau dans un stade de cette importance est par ailleurs d'importance primordiale. Il s'agit d'une part de l'évacuer, il faut d'autre part pouvoir disposer pour l'arrosage des terrains d'une quantité telle qu'on ne peut concevoir et qu'on ne pourrait admettre qu'elle soit prélevée sur la distribution d'eau alimentaire, sans compter d'autres besoins: douches, piscine, buanderie, nettoyage. Or, les terrains réclament l'arrosement à une époque opposée à celle où l'eau de pluie est abondante. Le problème de l'eau est, par conséquent, intimement lié à celui du conditionnement des terrains de jeu qui sont au nombre de quatre dans l'enceinte même du stade: le terrain principal, deux terrains réservés pour les entraînements et les matches de jeunes et l'un spécialement aménagé pour les rencontres de hockey. Le hockey, qui constitue une entité dans le vaste complexe, et qui dispose d'un magnifique club-house construit en 1957, avec vestiaires particuliers.
Ceci nous amène à envisager tout d'abord la question du drainage. Elle fit l'objet d'une étude très spéciale lorsqu'on connut les difficultés sérieuses en raison de l'état du terrain principal, au cours de la saison 1956-57. Il fut donc décidé d'entreprendre d'importants travaux pour disposer non seulement d'un terrain principal qui serait toujours en parfait état, mais également pour améliorer les terrains secondaires. Il n'était pas possible, en effet, en terrain minier, d'utiliser le procédé habituel par capillarité, avec pose de tuyauteries qui auraient subi rapidement des cassures de nature à annihiler à bref délai l'effort consenti.
Il fallut avoir recours, pour le terrain principal, à un système exceptionnel, à une solution très originale dont on apprécie à présent l’efficacité. La société des « Pieux Franki » creusa sept cents puits, sur la surface du grand terrain, qui descendent jusqu'au gravier de la Meuse. Ces sept cents puits supportent une table de gravier de 40 centimètres d'épaisseur sur laquelle on a disposé une couche de terre de 20 centimètres pour implanter le gazon. Plus aucune crainte à avoir: quelles que soient les conditions climatiques, le terrain principal du Standard ne sera jamais plus engorgé d'eau.
Quant aux autres terrains, on leur a donné un gabarit nouveau de telle manière que l'eau s'évacue par ruissellement pour être récoltée et évacuée par des égouts disposés sur les bas-côtés de chacun d'eux.
La Meuse toute proche permit d'avoir recours à elle pour les besoins en eau. Une station de pompage fut établie qui puise l'eau au gravier. Elle est utilisée telle sur les terrains, elle est épurée pour la piscine et les douches sans nécessité d'être renouvelée lorsqu'il s'agit d'eau chaude.


Le tracteur conduit par M. René DEMOUSTIER tondant le stade




















Chauffage - Eclairage.
Eau, gaz, électricité, cela marche de pair généralement quand on parle construction. Il en va de même dans ce grand stade, où le gaz fut choisi pour l'alimentation des sources de chaleur. On disposait de gaz industriel à haute pression. En 1956, une cabine de détente de gaz fut mise en service qui permet d'obtenir la pression voulue pour le chauffage des locaux et pour l'obtention de l'eau chaude.
Mais administrer c'est aussi prévoir la cabine de détente de gaz fut conçue de telle manière que, dans le proche avenir, il sera possible de réaliser le chauffage de la grande tribune assise. Confort et chaleur, tout un programme qui n'a pas été perdu de vue au Standard!
Maintenant que nous avons pénétré à l'intérieur de l'enceinte, notre œil inquisiteur découvre ces hauts pylônes qui, aux quatre coins du terrain principal, supportent de puissants phares... et combien d'autres, de moindre importance, qui aident à disperser la lumière partout où elle est nécessaire. Entre 1956 et 1959, tous les terrains ont été pourvus d'un système d'éclairage artificiel. C'est l'installation terminée en 1957 pour permettre le déroulement de matches en nocturne, sur le terrain principal, qui nous intéresse plus particulièrement. Deux formules s'affrontent en pareil cas. La première consiste à éclairer aussi violemment que possible; c'est celle adoptée dans la plupart des cas où l'on dispose très haut beaucoup de phares, très puissants et dont on apprécie la luminosité à la lecture d'un lux-mètre utilisé au centre du terrain. Ce système consiste à éclairer depuis chaque pylône un quart du champ de jeu. Dans ce cas, il n'y a qu'une seule ombre portée par le joueur, mais elle change de direction suivant qu'il passe d'une zone dans l'autre. Pour éviter l'éblouissement, la tendance est d'élever les supports le plus haut possible, mais il faut également augmenter la puissance ou le nombre des phares. On entre ainsi dans un cercle vicieux, cela se conçoit aisément.
Le Standard C. L. a, lui, adopté le second système qui est peut-être moins lumineux, mais qui offre le gros avantage de permettre le déroulement du match sous un éclairage se rapprochant davantage de la lumière diurne. Il exige moins de phares - à Sclessin, on en compte une douzaine par pylône - mais il s'agit de phares spéciaux, qui se posent moins haut malgré leur très grande puissance. Ces phares à facettes répartissent la lumière sur toute l'étendue du terrain. Ainsi, quelle que soit sa position, le joueur est moins ébloui, il projette quatre ombres, mais cette ombre est beaucoup plus diffuse.
Il y avait aussi une raison locale qui devait être prise en considération pour fixer le choix. La présence des usines impose de protéger sans cesse par des housses appropriées chaque phare afin que la brillance ne s'altère pas.
Le résultat probant, c'est que toute équipe étrangère qui fut appelée à disputer un match à Sclessin - et Dieu sait s'i! y en eut depuis 1957, depuis que le R. C. Paris fut l'hôte du Standard C. L. pour l'inauguration de ces installations d'éclairage - c'est que toutes ces grandes vedettes étrangères, nous sommes en mesure de l'affirmer, ont trouvé l'éclairement rationnel.

La sous-station d'électricité avec les raccordements de haute tension, les 2 transformateurs et les multiples «commutateurs» que manie le préposé M. Fernand ROLAND.






















7.500 places assises couvertes ...
Et nous voici face à la tribune assise, à cette imposante construction, une construction tentaculaire, pourrions-nous dire, tant elle s'est développée au cours de ces dernières années au point que la tribune debout, qui apparaissait si vaste, avec ses 12.500 places, quand elle fut achevée en 1939, n'est plus aujourd'hui que sa sœur cadette dans l'emprisonnement du terrain principal. Car l'une et l'autre sont disposées et conçues de telle manière que le spectateur vit de près et intensément l'action de ses joueurs favoris. Rien ne peut lui échapper et rien ne lui échappe si nous en croyons les réactions spontanées du public.
par Jean Pirotte. correspondant général à Liège du journal, Les Sports.

Le tracé des nouveaux parkings rue de la Centrale par M. Jacky FOX.





















L’évolution des installations  au cours des 10 dernières années et projet (1963)
























1.Parking presse.
2.Parking joueurs.
3.Maison de l'entraîneur principal.
4.Parking officiel.
5.Conciergerie.
6.Guichet tribunes assises.
7.Guichet tribunes assises
8.Monument aux morts.
9.Terrain d'entraînement.
10.Terrain d'entraînement.
11.Terrain de hockey
12.Club-Housse de hockey
13.Terrain de tennis - football.
14.Mur d'entraînement.
15.Buvette.
16.Cabine de détente de gaz.
17.Magasin équipement des jeunes.
18.Buanderie.
19.Magasin équipement des seniors.
20.Cabinet médical.
21.Sauna.
22.Services administratifs.
23.Salle du Conseil d'Administration.
24.Salle de réception.
25.Logement du personnel du stade.
26.Vestiaires.
27.Buffet restaurant.
28.Sous-station de transformation de courant haute tension.
29.Salle de gymnastique.
30.Garage du matériel.
31.Salle du service d'ordre.
32.Parking Conseil d'Administration.
 33.Guichets pourtours.
34.Guichets tribunes debout.
35. Buvette.
36. Terrain de basket.
37. Terrain d'entraînement.
38.Buvette.
39.Buvette.
40.Stade.
41.Tribunes debout.
42.Tribunes assises.
43.Loge de Presse.