Au pied du vieux terril...!
Il suffit de formuler ces quelques mots, vagues de sens en
apparence, pour qu'on devine au contraire, tout aussitôt, que c'est du
Standard, du Royal Standard Club Liégeois qu'il doit être question.
Ce vieux terril de Sclessin, c'est une présence, un témoin,
un symbole, un contraste.
Ce vieux terril identifie le Club qui choisit délibérément
abri sous son ombrage, à l'époque où le football cherchait encore chez nous sa
voie, son droit de cité. Il était là, présent, quand on traça à ses pieds noirs
un terrain de j eu sur l'herbe verte pour permettre à des jeunes gens, en rouge
et blanc vêtus, de frapper un ballon de cuir pour occuper sainement leurs
heures de loisir.
Le vieux terril devint dès lors le témoin de l'intérêt
progressif que connut le sport du football en général et de l'essor du Standard
en particulier. Il vit édifier, pour les besoins de la cause, les installations
rudimentaires où les jeunes gens s'équipaient en chaussant de lourdes
chaussures à crampons; puis, comme le public devenait de plus en plus nombreux
qui suivait leurs évolutions, il fallut le caser de telle manière que chacun
puisse voir. Quelques gradins d'abord, une petite tribune ensuite pour que les
intempéries ne rebutent pas les supporters les plus assidus.
En réclamant droit d'asile sur le territoire de Slessin, le
Standard Club Liégeois s'était définitivement fixé au cœur même de la grande
région industrielle, tout en conservant un contact rapide avec le centre de la
Ville. Des collèges, de l'athénée, de l'université, les étudiants avaient tôt
fait de rejoindre leur club; des usines d'Ougrée, de Seraing et de Flémalle,
des charbonnages de Tilleur, de Jemeppe et de Montegnée, les ouvriers, en
quittant leur travail, se retrouvaient promptement à Sclessin où le football
les appelait. Au pied du vieux terril, symbole de leur labeur, on goûte
d'autant mieux au bonheur de la détente.
Et c'est ainsi qu'au fil des années, l'évolution simultanée
des complexes industriels, des moyens de communication et du sport, nous amène
aujourd'hui à ce contraste saisissant: au pied du vieux terril qui se tasse, et
qu'on tend à faire disparaître, se dresse un grand stade moderne pour répondre
aux besoins et rencontrer les désirs de cette masse de spectateurs convergeant
vers Sclessin dès l'instant où il y a match au Standard!
Tous les moyens
d'accès.
Masse de spectateurs qu'on peut évaluer, bon an, mal an, à
un demi-million de personnes, venant de toutes les directions, à pied, en tram
et en voiture, par chemin de fer et même par bateau. Dès l'instant où, par la
route, vous touchez à l'agglomération liégeoise, vous découvrez des flèches de
signalisation portant inscription "Stade Standard". Elles sont devenues
une nécessité car elles répondent à tant de regards cherchant une direction
bien déterminée. En bordure de la Meuse, à laquelle le stade est adossé, se
trouve amarré un embarcadère c Standard, où viennent accoster les bateaux
mouches en provenance de la ville. Et de l'autre côté, derrière le vieux terril
pour être plus précis, à quelques centaines de mètres du point d'arrêt des "tramways
verts" qui drainent le public dans
toute la vallée, depuis Liège jusqu'à Flémalle ou des hauteurs de Seraing, se
situe sur la ligne de chemin de fer Liège-Namur ... la halte
"Standard". Voilà bien une particularité complémentaire propre au
grand club liégeois que de posséder sur notre vaste réseau ferroviaire «sa»
station!
Jugez évidemment de l'embouteillage qui peut se produire,
qui plus exactement se produit à chacune des organisations de match à Sclessin,
où l'on se trouve emprisonné entre le large fleuve et la voie de chemin de fer,
un fleuve que seul enjambe, à Ougrée, un pont de fortune reconstruit hâtivement
au lendemain de la guerre et qui n'est plus en mesure de répondre à ce qu'il
devrait pouvoir absorber en principal du mouvement de la rive droite.
Flèches directionnelles au carrefour du pied de la Route du Condroz.
L'arrivée d'un train en gare "Standard". Sclessin
Le nouveau pont d'Ougrée.
Fort heureusement, cette situation n'est plus qu'une
question de patience. Une question de patience à court terme si l'on en croit
prochaine la réalisation d'un projet sorti des cartons. Un nouveau pont sera
lancé par-dessus la Meuse à proximité immédiate des installations du Standard,
en aval Ce pont se situera sur l'axe du branchement d'autoroute qui opérera,
depuis la Hesbaye et en traversant la vallée de l'Ourthe, Club. A la condition
essentielle que les dirigeants soient clairvoyants et comprennent, comme ce fut
ici le cas, ce qu'ils doivent à cette fidélité.
En dix ans, trente millions ont été investis pour porter la
capacité du stade de Sclessin à quarante mille places, pour rendre ces places
de plus en plus confortables, pour en aménager les voies d'accès intérieures,
pour améliorer la structure des terrains, pour les clôturer comme il se devait
afin que vous vous sentiez de mieux en mieux chez vous, pour les éclairer, pour
loger le personnel d'entretien, pour doter les installations de tout ce qui est
propre et indispensable à la vie du Club, de ses joueurs, de ses entraîneurs,
de son administration. Et que de choses qui ont été réalisées et que sans doute
-vous ignorez encore parce qu'elles ne sont pas apparentes à vue de nez. Au
fait, voici la clé du stade. On ne joue pas aujourd'hui. Nous pourrions
ensemble le visiter tout à l'aise, fouiner dans les coms, voir ce qui s'y passe
et ce qui s'y trouve.
Franchissons les grilles.
De hauts murs se dressent qui nous masquent partiellement la
vue vers ces longues tribunes, cet imposant bâtiment avec lesquelles elles font
corps. Ce haut mur d'enceinte est long d'un kilomètre. Il clôture entièrement
le complexe. Actuellement, il est entrecoupé par deux vastes entrées, l'une à
front de la rue Ernest Solvay, face à l'arrêt des tramways, l'autre, créée en
1958, s'ouvre rue de la Centrale, pour permettre un accès direct vers la
tribune assise. Quand le nœud routier sera réalisé, une nouvelle artère longera
la tribune debout édifiée en 1939. Une entrée sera établie de ce côté de même
qu'on en ouvrira une du côté Meuse, pour permettre d'accéder aux gradins
s'élevant de ce côté, derrière le but, gradins qui seront probablement agrandis
grâce au terrain dont on pourra disposer entièrement entre la limite actuelle
et le quai Vercour longeant la Meuse. L'entrée de la rue de la Centrale est
flanquée d'un bâtiment élevé en 1962. C'est celui de la conciergerie. En face,
on vient de terminer l'aménagement de l'immeuble réservé à l'entraîneur
principal et celui de nouveaux parkings. Un concierge pour exercer un droit de
regard permanent sur la propriété; un entraîneur logé sur les lieux mêmes de
son job et qui peut de la sorte être sans cesse attentif à ce qui doit
l'intéresser.
Des allées asphaltées (en 1960) s'ouvrent à nous qui mènent
partout le piéton que nous sommes de pied ferme ... et en toute sécurité, car
tout est délimité par des garde-corps tubulaires et la protection derrière les
buts est assurée par de hauts grillages adéquats mis en place en 1958. Tout est
net dans ces dégagements et réalisé pour le plaisir de l'œil comme cette
implantation de peupliers tout au long des murs d'enceinte. Il y en a plus d'un
millier qui assainissent l'atmosphère tout en réservant le charme de leur
verdure. Une exception subsiste pour l'asphaltage des allées: la voie d'accès à
la tribune debout. Mais précisément, de ce côté, l'aménagement est prévu dans
le cadre de la création prochaine d'une entrée fonctionnelle, telle celle de la
rue de la Centrale par rapport à la tribune assise.
Arrosage - Drainage.
L'asphaltage des avenues impliquait évidemment celui de la
récolte et de l'évacuation des eaux. Tout un réseau d'égouts collecteurs fut
établi. Le problème de l'eau dans un stade de cette importance est par ailleurs
d'importance primordiale. Il s'agit d'une part de l'évacuer, il faut d'autre
part pouvoir disposer pour l'arrosage des terrains d'une quantité telle qu'on
ne peut concevoir et qu'on ne pourrait admettre qu'elle soit prélevée sur la
distribution d'eau alimentaire, sans compter d'autres besoins: douches,
piscine, buanderie, nettoyage. Or, les terrains réclament l'arrosement à une
époque opposée à celle où l'eau de pluie est abondante. Le problème de l'eau
est, par conséquent, intimement lié à celui du conditionnement des terrains de
jeu qui sont au nombre de quatre dans l'enceinte même du stade: le terrain
principal, deux terrains réservés pour les entraînements et les matches de
jeunes et l'un spécialement aménagé pour les rencontres de hockey. Le hockey,
qui constitue une entité dans le vaste complexe, et qui dispose d'un magnifique
club-house construit en 1957, avec vestiaires particuliers.
Ceci nous amène à envisager tout d'abord la question du
drainage. Elle fit l'objet d'une étude très spéciale lorsqu'on connut les
difficultés sérieuses en raison de l'état du terrain principal, au cours de la
saison 1956-57. Il fut donc décidé d'entreprendre d'importants travaux pour
disposer non seulement d'un terrain principal qui serait toujours en parfait
état, mais également pour améliorer les terrains secondaires. Il n'était pas
possible, en effet, en terrain minier, d'utiliser le procédé habituel par
capillarité, avec pose de tuyauteries qui auraient subi rapidement des cassures
de nature à annihiler à bref délai l'effort consenti.
Il fallut avoir recours, pour le terrain principal, à un
système exceptionnel, à une solution très originale dont on apprécie à présent
l’efficacité. La société des « Pieux Franki » creusa sept cents puits, sur la
surface du grand terrain, qui descendent jusqu'au gravier de la Meuse. Ces sept
cents puits supportent une table de gravier de 40 centimètres d'épaisseur sur
laquelle on a disposé une couche de terre de 20 centimètres pour implanter le
gazon. Plus aucune crainte à avoir: quelles que soient les conditions
climatiques, le terrain principal du Standard ne sera jamais plus engorgé
d'eau.
Quant aux autres terrains, on leur a donné un gabarit
nouveau de telle manière que l'eau s'évacue par ruissellement pour être
récoltée et évacuée par des égouts disposés sur les bas-côtés de chacun d'eux.
La Meuse toute proche permit d'avoir recours à elle pour les
besoins en eau. Une station de pompage fut établie qui puise l'eau au gravier.
Elle est utilisée telle sur les terrains, elle est épurée pour la piscine et
les douches sans nécessité d'être renouvelée lorsqu'il s'agit d'eau chaude.
Le tracteur conduit par M. René DEMOUSTIER tondant le stade
Chauffage -
Eclairage.
Eau, gaz, électricité, cela marche de pair généralement
quand on parle construction. Il en va de même dans ce grand stade, où le gaz
fut choisi pour l'alimentation des sources de chaleur. On disposait de gaz
industriel à haute pression. En 1956, une cabine de détente de gaz fut mise en
service qui permet d'obtenir la pression voulue pour le chauffage des locaux et
pour l'obtention de l'eau chaude.
Mais administrer c'est aussi prévoir la cabine de détente de
gaz fut conçue de telle manière que, dans le proche avenir, il sera possible de
réaliser le chauffage de la grande tribune assise. Confort et chaleur, tout un
programme qui n'a pas été perdu de vue au Standard!
Maintenant que nous avons pénétré à l'intérieur de
l'enceinte, notre œil inquisiteur découvre ces hauts pylônes qui, aux quatre
coins du terrain principal, supportent de puissants phares... et combien
d'autres, de moindre importance, qui aident à disperser la lumière partout où
elle est nécessaire. Entre 1956 et 1959, tous les terrains ont été pourvus d'un
système d'éclairage artificiel. C'est l'installation terminée en 1957 pour
permettre le déroulement de matches en nocturne, sur le terrain principal, qui
nous intéresse plus particulièrement. Deux formules s'affrontent en pareil cas.
La première consiste à éclairer aussi violemment que possible; c'est celle
adoptée dans la plupart des cas où l'on dispose très haut beaucoup de phares,
très puissants et dont on apprécie la luminosité à la lecture d'un lux-mètre
utilisé au centre du terrain. Ce système consiste à éclairer depuis chaque
pylône un quart du champ de jeu. Dans ce cas, il n'y a qu'une seule ombre
portée par le joueur, mais elle change de direction suivant qu'il passe d'une
zone dans l'autre. Pour éviter l'éblouissement, la tendance est d'élever les
supports le plus haut possible, mais il faut également augmenter la puissance
ou le nombre des phares. On entre ainsi dans un cercle vicieux, cela se conçoit
aisément.
Le Standard C. L. a, lui, adopté le second système qui est
peut-être moins lumineux, mais qui offre le gros avantage de permettre le
déroulement du match sous un éclairage se rapprochant davantage de la lumière
diurne. Il exige moins de phares - à Sclessin, on en compte une douzaine par
pylône - mais il s'agit de phares spéciaux, qui se posent moins haut malgré
leur très grande puissance. Ces phares à facettes répartissent la lumière sur
toute l'étendue du terrain. Ainsi, quelle que soit sa position, le joueur est
moins ébloui, il projette quatre ombres, mais cette ombre est beaucoup plus
diffuse.
Il y avait aussi une raison locale qui devait être prise en
considération pour fixer le choix. La présence des usines impose de protéger
sans cesse par des housses appropriées chaque phare afin que la brillance ne
s'altère pas.
Le résultat probant, c'est que toute équipe étrangère qui
fut appelée à disputer un match à Sclessin - et Dieu sait s'i! y en eut depuis
1957, depuis que le R. C. Paris fut l'hôte du Standard C. L. pour
l'inauguration de ces installations d'éclairage - c'est que toutes ces grandes
vedettes étrangères, nous sommes en mesure de l'affirmer, ont trouvé
l'éclairement rationnel.
La sous-station d'électricité avec les raccordements de haute tension, les 2 transformateurs et les multiples «commutateurs» que manie le préposé M. Fernand ROLAND.
7.500 places assises
couvertes ...
Et nous voici face à la tribune assise, à cette imposante
construction, une construction tentaculaire, pourrions-nous dire, tant elle
s'est développée au cours de ces dernières années au point que la tribune
debout, qui apparaissait si vaste, avec ses 12.500 places, quand elle fut
achevée en 1939, n'est plus aujourd'hui que sa sœur cadette dans
l'emprisonnement du terrain principal. Car l'une et l'autre sont disposées et
conçues de telle manière que le spectateur vit de près et intensément l'action
de ses joueurs favoris. Rien ne peut lui échapper et rien ne lui échappe si
nous en croyons les réactions spontanées du public.
par Jean Pirotte. correspondant général à Liège du journal, Les Sports.
Le tracé des nouveaux parkings rue de la Centrale par M. Jacky FOX.
L’évolution des installations au cours des 10 dernières années et projet (1963)
1.Parking presse.
2.Parking joueurs.
3.Maison de l'entraîneur principal.
4.Parking officiel.
5.Conciergerie.
6.Guichet tribunes assises.
7.Guichet tribunes assises
8.Monument aux morts.
9.Terrain d'entraînement.
10.Terrain d'entraînement.
11.Terrain de hockey
12.Club-Housse de hockey
13.Terrain de tennis - football.
14.Mur d'entraînement.
15.Buvette.
16.Cabine de détente de gaz.
17.Magasin équipement des jeunes.
18.Buanderie.
19.Magasin équipement des seniors.
20.Cabinet médical.
21.Sauna.
22.Services administratifs.
23.Salle du Conseil d'Administration.
24.Salle de réception.
25.Logement du personnel du stade.
26.Vestiaires.
27.Buffet restaurant.
28.Sous-station de transformation de courant haute tension.
29.Salle de gymnastique.
30.Garage du matériel.
31.Salle du service d'ordre.
32.Parking Conseil d'Administration.
33.Guichets
pourtours.
34.Guichets tribunes debout.
35. Buvette.
36. Terrain de basket.
37. Terrain d'entraînement.
38.Buvette.
39.Buvette.
40.Stade.
41.Tribunes debout.
42.Tribunes assises.
43.Loge de Presse.