Le 1er match de Nico Dewalque ..... et 1er doublé !
09/02/1975 Standard - FC Liège 3-1
Françis Nicolay (FC Liège), Michel Renquin, Nico Dewalque
17-01-1971 Standard-Charleroi
René Moesse, Roger Petit entre les deux René Hauss, Paul Henrard(président) Léon Semmeling(cpt) Nico Dewalque, Roger Henrotay
2014 Nico Dewalque - Christian Piot
Saison 1973-74
Debouts de g à d Dewalque, Bukal, Gerets, Labarbe, Dolmans, Piot
Accroupis de g à d Henrotay, Sigurvinsson, Van Moer, Lambrichts, Rora
03/12/1969 Real Madrid - Standard 2-3
Christian Piot, Nico Dewalque, Wilfried Van Moer
Nico Dewalque et 'Nummer 14'. Hollande-Belgique (qualification pour la CM 1974) - Amsterdam 0-0
Dewalque-Labarbe-Jeck-Thissen-Dolmans, Semmeling congratulé pour ses 600 matchs en équipe première par le président du Fc Liège Mr Jules Georges
05/12/1973 Feyenoord - Standard 2-0
Carton jaune pour Thissen à droite Dewalque
05/10/2017
Nico Dewalque : CE LIMBOURGEOIS DEVENU LIEGEOIS DE CŒUR…
A l’image de Christophe Colomb découvrant l’Amérique, en
arrivant au Standard en 1963, Nico est devenu fortuitement le Chef de file de
la déferlante colonie limbourgeoise descendue sur Sclessin dans les années
60’s, 70’s, 80’s. Très vite adapté et adopté en Principauté, Liège est devenu
en quelque sorte son Port d’attache au point qu’il n’est pas rare de le
rencontrer déambulant sur la Batte les dimanches matin. Et je peux vous assurer
que malgré les années passées, sa popularité n’a pas baissé d’un yota : Hé Nico
! Salut Nico ! Tu vas bien Nico ! Et alors Nico qu’est-ce qu’il se passe au
Standard ? Et paradoxalement, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui,
personne ne lui en a voulu, et ne lui en veut, d’être passé chez l’ennemi d’en
face, au RFC Liégeois en 1976, pour y terminer sa carrière…
UN SEMINARISTE QUI TRICHE, EST-CE BIEN SERIEUX ?
Nico Dewalque et Roger Claessen, son grand ami, ont commencé
leur parcours scolaire si pas à la même heure mais au même endroit, vu leur
différence d’âge, au Petit Séminaire à Saint Trond, au pays des… Canaris.
« Comme mon ami Roger, je suis allé dans ce Collège raconte Nico. J’adorais
jouer au foot, chaque fois que je jouais à l’école comme à Zichem, mon village
natal, j’ètais le meilleur joueur sur le terrain. Très vite, les dirigeants du
club auraient voulu que je joue en première, mais comme tu sais bien, à cette
époque, il fallait attendre d’avoir 16 ans. Alors, on a trouvé une
entourloupette. J’ai un cousin qui s’appelle Nico, comme moi, et qui est 7 ans
plus âgé que moi. On a juste changé la photo et hop… à 15 ans, je jouais en
première à Zichem. J’y ai joué 3 ans avant de rejoindre le Standard à 18 ans ».
CENTRE-AVANT, MEDIAN ET FINALEMENT STOPPER…
Si la plupart des gens se rappellent de Nico Dewalque associé à
Léon Jeck (Standard + Equipe Nationale) ou encore Erwin Vandendaele (Equipe
Nationale), seuls les plus anciens savent que Nico est arrivé au Standard comme
centre-avant. « Et oui, sourit-il, j’ai commencé aux côtés de Roger Claessen en
pointe d’attaque, et pour mon premier match contre Berchem à Sclessin, j’ai
marqué 2 buts. Quand István SZTANI est parti, j’ai reculé dans l’entrejeu.
Alors comment suis-je arrivé au stopper ? On jouait contre l’Allemagne à
Bruxelles, c’était 0-3 à la mi-temps. Constant Vanden Stock, l’entraineur de
l’époque, m’a demandé de descendre d’un cran pour remplacer André Stassart. Et
depuis, je n’ai plus quitté ce poste… ».
TREIZE ANNEES DE FIDELITE EN ROUGE ET BLANC…
Arrivé l’été 1963 en bords de Meuse, le Standard venait
d’ailleurs de fêter son 3ème titre de Champions de Belgique, Nico y restera 13
années d’affilée au cours desquelles il participera e.a. aux 3 titres de
Champions consécutifs (1969-1970-1971 sous l’ère René Hauss), les Coupe
d’Europe des clubs, la Coupe du Monde (1974 – Allemagne) et l’EURO
(1972-Belgique). Que de souvenirs et surtout que de grands entraineurs
rencontrés cher Nico. Parlez-nous un peu de vos coachs…
« Très sincèrement, je dirais que l’idéal serait un mixte composé de Michel
Pavic et René Hauss. Pavic, un yougoslave, était un fin technicien, tacticien
avec un enthousiasme magnifique. Tandis que René Hauss, un français, c’était
plutôt la fougue, moins de tactique, mais comme tous les français, beaucoup
(trop !) parler. Je vais d’ailleurs vous raconter une anecdote assez comique.
Avant chaque entrainement, Hauss parlait pendant une demi-heure pour ne rien
dire. A la fin, j’en avais tellement marre, je dis à Wilfried (Van Moer),
demain je viens ½ heure plus tard. Et je l’ai fait. Tu aurais dû voir la tête
de René. Salut Nico, tout va bien ? T’as eu des problèmes avec ta voiture ? Ben
non Chef, je viens pour m’entrainer, pas pour écouter la… radio ! »
Et puis, si je ne m’abuse, vous avez aussi fonctionné de temps à autre comme
joueur-entraineur, non ? « Ah là on rentre dans l’omerta du vestiaire ! Mais
comme il y a prescription, ça va plutôt amuser les gens. Cor van der Hart avait
un gros problème avec l’alcool, quand je dis un gros, c’est même un gros-gros,
tu vois ce que je veux dire ? (NDLR : l’eau ferrugineuse très appréciée de
Bourvil !). Il descendait son « pipi de canari » plus vite que son ombre, si
bien que la limite était vite atteinte, parfois même en arrivant le matin.
Comme j’étais Capitaine, c’est moi qui donnais l’entrainement pendant que lui
se reposait… »
UNE GROSSE ERREUR ! MAIS SENTIMENTALEMENT JE NE POUVAIS DECEVOIR
MON PERE…
A cette époque, on ne connaissait pas encore le fameux « Arrêt
Bosman ». Un joueur ne quittait pas un club comme il l’aurait voulu, que du
contraire, il y en a même qui y sont allés de leur poche pour se libérer,
n’est-ce pas Nico ? « Et oui, quand j’ai voulu quitter le Standard, je suis
allé trouver Roger Petit, intraitable ! Tu veux partir, tu paies ! Je suis
retourné voir mon père, il m’a signé un chèque en blanc et il m’a dit, retourne
voir Petit, donnes-lui le chèque et on n’en parle plus. Mais s’il te plait,
restes dans la région de Liège pour notre entreprise familiale. Là, je dois
avouer que j’étais un peu déçu car Anderlecht nous voulais, Jean Thyssen et
moi. Anderlecht voulait reformer la défense centrale de l’équipe nationale.
C’est vrai que sur le coup j’ai encaissé. Pardieu, un transfert à Anderlecht ne
se refuse pas, hier comme aujourd’hui d’ailleurs. J’ai donc fait contre
mauvaise fortune bon gré, j’ai pris la direction de… Rocourt ».
JULE GEORGES ET SON CELEBRE NOEUD… A 1.85 METRE…
Une fois les documents signés du côté de Sclessin, plus rien
n’empêchait Nico Dewalque de reprendre l’autoroute en direction de
Zichen-Zussen-Bolder sans toutefois ne pas oublier de prendre la « Sortie
Rocourt », enfin, je dis ça et je dis rien… Et bien pas du tout, il s’est sans
doute trompé à l’échangeur de Loncin, puisqu’il a pris la Direction de Namur…
« Et oui sourit Nico, j’avais rendez-vous chez le Président de l’époque, tu te
souviens de Jules Georges ? Il m’avait invité dans sa superbe propriété à
Yvoir-sur-Meuse ! Il m’attendait, tu sais toujours très classe, costume made in
Paris et son célèbre nœud papillon. Il m’a regardé de la tête aux pieds et des
pieds à la tête, puis il m’a demandé combien je mesurais, ma taille hein, je
lui ai répondu, 1,85 mètre Monsieur l’Président. C’est parfait s’est-il
exclamé, tu seras notre futur centre-avant ! Rires ».
Finalement, Nico jouera trois saisons au RFCL, 1976 à 1979, trois saisons où il
jouera pour ne pas descendre, à contrario du Standard, où on jouait le titre.
Pas trop durs les débuts sur les hauteurs de Liège ? « On dispute notre premier
match à Anderlecht, on fait un match incroyable (1-1) et on aurait dû gagner,
Lecloux a deux fameuses occasions au bout du pied. J’ai eu aussi quelques
soucis avec Phillips, tu sais depuis des années, j’avais l’habitude de
commander la défense, instinctivement j’ai voulu faire la même chose à Liège,
oufti j’ai pris quelques volées de bois vert ! J’ai connu deux entraineurs à
Liège, Werner Biskup et Yves Baré. Tu vois la grosse différence entre le
Standard et Liège ? Au Standard, on montait sur le terrain pour gagner, à Liège
pour ne pas perdre… ».
AC MILAN – MAJORQUE – BARCELONE – REAL MADRID
Au cours de sa carrière au Standard, peu de monde sont au
courant, Nico a signé pas moins de quatre contrats dans des clubs prestigieux,
tant au niveau du palmarès que de la trésorerie. « Effectivement approuve Nico.
D’abord en 1970, AC Milan, à l’issue de nos deux rencontres en Coupe d’Europe
en 1967 (NDLR : 1-1 à Milan et 1-1 à Sclessin – 2-0 pour Milan match de
barrage), j’avais tapé dans l’œil des dirigeants. En 1970, Gianni Rivera et le
Président sont venus chez moi. En 1969, le Président de Majorque nous voulait
absolument Wilfried (Van Moer) et moi, et il y mettait le prix fort ! Après la
Coupe du Monde (1970), j’ai encore signé deux autres contrats : Barcelone
(1971) et Real Madrid (1972), mais il a fallu attendre 1974, après la Coupe du
Monde en Allemagne, que Johan Cruyff traverse les frontières en signant à
Barcelone, sinon avant, pas question de bouger… ». Et oui, « l’Arrêt Bosman »
n’existais pas encore…
ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE… DE TOUT CE TEMPS…
Aujourd’hui, Nico partage son temps libre entre les deux clubs
de son cœur. S’il s’amuse toujours du côté de Rocourt, son Standard fait plutôt
la soupe à la grimace. Merci Nico pour ces bons moments passés ensembles.
« Pas de soucis, avec plaisir. Tu sais qu’à Rocourt, j’ai été invité pour mon
anniversaire le dimanche toute l’après-midi au foot. Au Standard, on s’est
rattrapé le lendemain avec un petit encart écrit… ».
Et oui, cher Nico, les temps changent, les traditions changent, les gens aussi
et on est parfois si vite oublié…
Lucien Longree
2017 Nico Dewalque