1962
Biographie :
Roger Claessen a été le
numéro 9 d'exception du Standard de Liège. Il a disputé 226 matches pour le
Standard, marquant 160 buts toutes compétions confondues (177 matchs/122 buts en championnat, 20 matchs/16 buts en coupe de Belgique, 29 matchs/22 buts en coupe d'Europe), il joua son premier match avec l'équipe A le 07/12/1958 FC Tilleur - Standard 1-2. Il a été élu meilleur buteur de la 1re division
belge avec vingt buts (ex-aequo avec Paul Van Himst) en 1968.
Il a joué dix-sept fois avec l'équipe nationale belge entre 1961
et 1968. Ce faible nombre de sélections s'explique notamment par le fait que
Roger Petit, président du Standard à l'époque, ne voulait pas que ses joueurs
fréquentent ceux du grand rival anderlechtois, mais aussi par de nombreuses
blessures et indisponibilités conséquentes à son comportement en dehors du
terrain. Claessen a fait ses débuts au niveau international le 20 mai 1961,
lors d'une défaite contre la Suisse par 2-1 mais en ayant marqué le seul but
belge.
Surnommé Roger-la-Honte à cause de ses frasques légendaires,
notamment dans Le Carré, fameux quartier liégeois, il n'en était pas moins
adulé par le public liégeois. Il a en effet été élu Standardman du siècle, et
son visage orne désormais une colonne de la tribune 1 du stade de Sclessin.
Roger Claessen a joué de 1968 à 1970 à Alemannia Aachen où de
3000 à 5000 supporters du Standard le suivaient à chaque match. Il joua ensuite
au Beerschot VAV (70-72), au Crossing Club Schaerbeek (72-73), au RJS Bas-Oha
(73-76), à Saint-Vith et à Queue-du Bois.
16/04/1961 Lierse - Standard 0-6
Lierse - Standard, Leo Thys et Frans Van Dessel en arrière plan
Carrière
Parcours jeune:
1954/56 : Etoile Dalhem
1956/58 : Standard de de Liège
Parcours professionnel :
1958/68 : Standard
de Liège : 226 Matchs, 160 Buts
1968/70 : Alemannia
Aachen (Allemagne) 44 Matchs, 11 Buts
1970/72 : Beerschot VAV : ?Match, ?But
1972/73 : Crossing Club Schaerbeek : 30 Matchs, ?But
1973/76 : RJS Bas Oha
Sélections en équipe nationale :
1961-1968 : 17 Matchs, 7 Buts
Palmarès :
Champion de Belgique en 1961 et 1963 avec le Standard de Liège
Vice-Champion de Belgique en 1962 et 1965 avec le Standard de
Liège
Vainqueur de la Coupe de Belgique en 1967 et 1968 avec le
Standard de Liège
Vainqueur de la Coupe de Belgique en 1971 avec le Beerschot VAV
31/12/1961 Beerschot - Standard 0-1
05/11/1967 Standard - Anderlecht 0-0
Roger Claessen, Jean Cornelis
27/03/1966 Cercle Bruges - Standard 1-0
1966/67
Denis Houf - Roger Claessen
1964
Paul Van Himst , Roger Claessen et Guy Delhasse à l'entraînement des Diables Rouges
Vainqueur de la Coupe de Belgique en 1971 avec le Beerschot VAV
31/12/1961 Beerschot - Standard 0-1
Roger Claessen, Jean Cornelis
27/03/1966 Cercle Bruges - Standard 1-0
1966/67
Denis Houf - Roger Claessen
1964
Paul Van Himst , Roger Claessen et Guy Delhasse à l'entraînement des Diables Rouges
Dans la nuit du 2 au 3 octobre 1982 Roger Claessen s’éteignait
une chandelle qui avait largement brûlé par les deux bouts.
Tandis
qu'un homme exhalait son dernier souffle, naissait une légende. Parce que le
joueur avait été simplement fantastique, et que l'homme par ses excès de toutes
sortes possédait une dimension hors du commun. On pourrait parler des heures,
de Roger Claessens. Et écrire des lignes et des lignes.
L'avant-centre
qui était avait tout: technique, vitesse, engagement, sens de la profondeur,
frappe de balle, ainsi qu’un jeu de tête phénoménal. Puis surtout, Roger avait
un cœur énorme. Ce personnage nous allons le résumer avec deux anecdotes qui le
dépeignent merveilleusement bien.
MAMAN
CLAESSEN N°9
Comme
Roger sortait beaucoup, déclassait un nombre invraisemblable de voitures de
sport. Roger Petit, le seul et unique "Monsieur Standard" convoque un
jour son enfant terrible dans le bureau directorial. L'homme qui a "fait"
le dub qui dit:" Voilà Roger, tu dépenses trop d’argent. Pour finir tu n'auras
plus rien. A partir de maintenant, je verserai la moitié de ton salaire sur le
compte de ta maman et 1’autre moitié sur ton compte personnel".
Roger-la-honte
acquiesce, quitte la pièce avant de revenir.
-"
A propos, M.Petit, n’oubliez pour dimanche ... "
- "Quoi
Dimanche? "
-
"Prévenez ma mère que je jouerai la première mi-temps mais que c’est elle qui
disputera la deuxième"
LE CENTRE-AVANT ÉTAIT EXCEPTIONNEL, L'HOMME L’ÉTAIT TOUT
AUTANT
Il
fallait le faire de répondre de la sorte au maître des lieux. Passons bien
entendu les innombrables soirées que Michel Pavic alors entraîneur a passées
dans le Carré à la recherche de son numéro 9, pour nous attarder sur cette
histoire étonnante, narrée par son frère Jean.
"ROGER
J'AI FAIM"
Elle
se déroule en hiver, après une rencontre.
"
Nous allions nous promener à liège, comme nous le faisions souvent",
raconte Jean Claessen. "Roger avait en poche sa prime de victoire en
liquide comme cela se pratiquait à l'époque. Un mendiant l'a reconnu et s'est
approché de lui:
"Hé.
Roger, t'as pas une pièce, j’ai faim ?a-t-il demandé. Mon frère a sorti la
fameuse enveloppe de sa veste et l’a donnée sans même l'ouvrir au malheureux. Ce gaillard a fait une bonne
affaire e jour là".
Tant
d'années plus tard, Jean a les larmes qui lui montent aux yeux. Il dit alors
simplement en hochant la tête:" Sacré Roger. va ... "
À
divers Jeunes footballeurs. qui pensent que pour être" le nouveau Roger
Claessen " , il suffit de boire ou de faire la bringue, nous préciserons
qu'il convient surtout d'avoir un talent haut de gamme et une grandeur d'âme
qui l'est tout autant. Sacré Roger. va."
Fresque à son effigie derrière la T1
Roger Claessen était aussi célèbre par ses frasques que par son talent et sa générosité
LIÈGE Roger Claessen n’a pas volé l’immense portrait qui trône au frontispice du stade de Sclessin. Il fut le joueur du siècle du Standard, et sera le joueur de son histoire. Parce qu’il correspondait au footballeur idéal dont rêvaient tous les fans du club liégeois : talentueux, généreux, spectaculaire, mais aussi rebelle et ingérable. Il était, d’ailleurs, le premier à le reconnaître. Il avait rédigé lui-même la postface de la biographie que je lui avais consacrée. Et il n’avait pas fallu changer une virgule à son texte, écrit de sa propre main. “Je suis un cas. À force de l’entendre dire, je finirai par le croire. Ça me dérange d’autant moins que ce doit être vrai. […] Je suis un révolté, mais pas un rebelle. Révolté parce que je m’insurge contre la société qui n’est pas juste avec elle-même, mais pas un rebelle parce que je n’ai pas la mentalité d’un militant. […] Sur le plan sportif, je suis conscient d’avoir été un grand joueur, je n’ai pas l’hypocrisie ou la fausse modestie de prétendre le contraire, mais il est exact que si j’avais voulu j’aurais pu ajouter quelques années de gloire à ma carrière. Je n’ai jamais voulu être tributaire d’une forme de sport où, pour réussir, il faut brimer sa personnalité et son amour-propre. […] Je n’ai jamais eu envie de thésauriser comme le font ceux qui ne vivent que pour l’argent, sous prétexte d’assurer leur sécurité matérielle. Car, comme le dit ce vrai poète qu’était mon vieux copain Jacques Brel, cette sécurité-là est une forme de médiocrité de l’âme…”
S’il est resté l’idole des foules, c’est parce que, sur le terrain, il était le joueur le plus spectaculaire, le plus généreux de son époque, parce qu’il en a toujours donné pour leur argent à ceux qui payaient pour le voir jouer, mais aussi parce qu’il avait le cœur sur la main, qu’il était d’une intelligence et d’une culture largement au-dessus de la moyenne, et possédait un franc-parler étonnant. Roger Claessen a toujours été l’homme du paradoxe, un paradoxe qu’il cultivait sans vraiment s’en rendre compte. Il avait un besoin permanent des bains de foule, mais il souffrait d’agoraphobie et recherchait instinctivement la solitude. Il a parcouru la planète dans tous les sens, mais était un grand casanier. Il était un baroudeur, un fort en gueule, mais, aussi, un grand timide. Ce matamore qui songea à devenir mercenaire avait, au petit séminaire de Saint-Trond, envisagé un moment une vocation sacerdotale. Il se contenta de servir la messe… mais sa vie n’eut rien à voir avec celle d’un enfant de chœur.
Sur le plan sportif , il vola de records en records. Il toucha son premier ballon à 12 ans, mais, interne à Saint-Trond, il ne jouait qu’un match sur six avec les cadets de l’Étoile Dalhem. Ce fut suffisant pour que les scouts du Standard le transfèrent pour 300000 francs (7.500 euros). Avec les cadets provinciaux du Standard, il inscrivit 101 buts en 20 rencontres ! Après cinq matches en scolaires provinciaux, il fut parachuté en réserve, où il inscrivit, pour ses débuts, 25 buts en six matches.
Il entra en équipe première du Standard, à 17 ans, dans une phalange où les places étaient chères puisque les Rouches venaient de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe des champions. La saison suivante fut un triomphe : principal artisan du 2e titre du Standard, il gagna ses galons d’international.
Un an plus tard, il hissa le Standard en demi-finale de la C1. Son parcours européen fut exceptionnel. Il ne disputa que 29 matches européens, et 17 avec les Diables Rouges, en raison d’un nombre incalculable de suspensions et, surtout, de blessures, mais il détient, avec 22 buts, le record des buteurs du Standard en compétition européenne.
Le côté face , celui qui en fit l’enfant terrible du foot belge, ne manque pas de sel. Lors d’un match de l’équipe nationale B, contre le Luxembourg, il fêta la victoire avec Odilon Polleunis. “Nous avons retrouvé nos équipiers le lendemain matin sur le quai de la gare. Ils n’étaient pas contents, parce qu’ils avaient dû porter nos valises.” Résultat : 2 ans de suspension fédérale !
Avec l’équipe militaire, il se trouvait en Grèce pour le tournoi du CISM. “Nous devions être rentrés à 22 heures, la veille du match, mais j’avais fait la connaissance d’une charmante jeune fille. À 22 h 05, je descendis sur la pointe des pieds, mais un officier s’était caché derrière un divan. Je n’ai jamais revu la demoiselle.”
Le colonel Wendelen passa l’éponge, mais pas sur l’incartade suivante : le lendemain, en compagnie de Maurice Jamin, le keeper de Charleroi, il prit un bain de soleil, en tenue d’Adam, sur la terrasse de l’hôtel. Les deux joueurs furent renvoyés en Belgique par le premier avion. “La décision du brave colonel était logique, mais ce qui est moche, c’est que nous avons été dénoncés par des équipiers qui rêvaient de prendre notre place.”
En juin 1967, le Standard participait au tournoi de Montréal, dans le cadre de l’exposition universelle. À l’issue du tournoi, Claessen, en visitant l’expo avec Pilot et Wackerlee, fit la connaissance de trois jeunes filles. Les deux autres rentrèrent à l’hôtel mais Roger resta avec les trois demoiselles. “La plus jolie, Gisèle, possédait un yacht et je suis rentré deux jours plus tard!”
Lors d’une tournée d’une semaine au Congo, il fit tous les jours le mur. “Au sens strict du terme. Je descendais de la terrasse de ma chambre. Je suis pour l’amitié entre les races. J’ai fait la connaissance d’une splendide Marie-Thérèse Samba. Tout un programme ! J’ai la manie de toujours conserver un souvenir des filles que je rencontre. J’ai fait une blague à Léon Semmeling en glissant le slip de ma conquête dans sa poche. Sa tête quand il a cru sortir son mouchoir !”
Lorsqu’il marqua cinq buts contre Valur en Coupe d’Europe, il n’avait pas préparé la rencontre de manière très orthodoxe : “La nuit précédente, j’étais sorti avec ma compagne occasionnelle, et je suis resté au lit avec elle jusqu’à midi. Le soir, je ne me suis jamais senti aussi bien. Les mises au vert, c’est ridicule.”
Le malheureux Michel Pavic, son entraîneur, a passé de nombreuses nuits blanches à traquer son enfant terrible dans le quartier chaud de la Cité Ardente : “J’étais bien organisé. Quand monsieur Pavic était à ma recherche, le téléphone rouge de mes copains fonctionnait et, la plupart du temps, je parvenais à m’esquiver, mais pas toujours…”
Les voitures, une passion de Roger Claessen l’ont amené quelques fois à l’hôpital (sept autos déclassées), mais aussi derrière les barreaux à deux reprises. La première fois, en 1964. “J’avais noyé un chagrin d’amour et froissé un peu de tôle sur une voiture mal stationnée. Je mettais un mot sur le pare-brise au moment où le propriétaire arriva. C’était un inspecteur de la police de Liège qui était venu reconduire une dame échevin. Il l’a pris de très haut, le ton est monté, je l’ai un peu bousculé, et passé huit jours en prison.”
Quatre ans plus tard, après avoir fêté la victoire européenne contre Milan, il prit une rue à contresens. Amené au poste, il refusa une prise de sang, et se retrouva à nouveau pour cinq jours à Saint-Léonard : “Incroyable, il n’y avait ni blessé ni même dégât matériel. Quand on pense qu’aujourd’hui, il faut avoir tué son père et sa mère pour valser en prison ! Quand ils m’ont vu arriver, les prisonniers ont chanté Allez les Rouges, et les gardiens me demandaient des autographes, mais ce qui est moins gai c’est que j’ai partagé ma cellule avec de vrais criminels comme le célèbre Champenois et un certain Lambert L. qui avait assassiné trois personnes.”
Roger n’était jamais meilleur qu’après ses frasques. Véritable bourreau de l’entraînement, ses blessures (sept fractures), ses suspensions et ses punitions le motivaient. Un jour, pourtant, le Standard avait décidé de le suspendre sine die. Après six semaines passées aux sports d’hiver, sans toucher un ballon, il apprit que sa suspension était levée. L’équipe tournait mal et Gusti Jordan, son entraîneur, fit appel à lui en catastrophe. Résultat : 5-1 contre le Lierse, quatre buts de Claessen ! Roger-la-Honte, c’était une star hors du commun. Il est mort à 41 ans. Certains ont dit qu’il s’était suicidé. Non, mais, en revanche, il est clair qu’il s’est détruit. Aurait-il encore sa place dans le football actuel ? Oui pour sa façon de jouer, non pour sa manière de vivre. Toute sa popularité s’explique sans doute dans cette confidence.
“Après chaque match, j’allais boire un verre ou deux avec les supporters. C’était important pour les deux. Raconter mes buts me faisait un plaisir identique à celui de mes admirateurs qui écoutaient. Je ne comprends pas que les professionnels d’aujourd’hui quittent le stade comme un ouvrier quitte son usine, sans un mot pour leurs supporters.”
Et dire que ces propos, il nous les a tenus il y a… trente ans !
Christian Hubert
Paru dans la DH du 03/01/2011
Roger Claessen dit: "Roger la Honte
son histoire..."
Brûlé
par la gloire
Le
centre-avant des Rouches était tout le temps à fond sur le terrain et en
dehors.
Avanl
la gloire, on lui aurait volontiers donné le bon dieu sans confession. Normal
pour un interne au petit séminaire de Saint-Trond dont l'ambition était
d'entrer lin jour dans les ordres. Elève appliqué en semaine, passionné de grec
et de latin, Roger Claessen, petit dernier d'une famille de six enfants,
originaire de Warsage, près des Fourons, se muait tour à tour, le week-end, en
enfant de chœur et en boy-scout dans la patrouille des castors.
Jusqu
'au jour où son frère Joseph, séduit par les qualités footballistiques qu'il
étalait en compétitions interscolaires, le poussa vers l'un des clubs situés non
loin de la ferme parentale: l'Etoile Dalhem, d'obédience catholique alors que
l'autre entité du cru, l'Elan, avait une connotation socialiste. C'était la
seule manière de convaincre papa et maman, davantage branchés sur le culte que
sur le sport ...
Alors
que d'autres se solidarisaient déjà au ballon rond en Minimes, le petit Roger,
lui, était déjà Cadet à l'heure de signer sa carte d'affiliation. Les matches
du dimanche, au demeurant, se déroulaient les trois quarts du temps sans lui.
Logique, les permissions de rentrer à la maison étaient parfois espacées de six
semaines. Dans ces conditions, le jeune homme n'avaÎt guère l'occasion de
s'entraîner avec ses coéquipiers et ses sélections pouvaient se compter sur les
doigts d'une seule main. Mais avec ou sans lui, ladifférence n'en était pas
moins sensible. Car Claessen, titularisé au centre-avant, avait cette faculté
de transformer la moindre opportunité en but. Du pied droit, du gauche et,
surtout de la tête car il était déjà doté d'une détente impressionnante. Sa
réputation eut d'ailleurs tôt fait de dépasser le cadre de sa catégorie d'âge
et, lorsque l'un des titulaires de la Première du club, Florent Demonceau, fut
transféré au Standard, il ne se fit pas faute de renseigner à la direction
liégeoise ce jeune attaquant qui faisait flèche de tout bois.
Au
Standard pour 300.000 francs
Roger
Petit, le secrétaire des Rouches, dut débourser la somme de 300.000 francs pour
son acquisition. Un montant plutôt coquet, à la fin des années 50, pour un
footballeur en herbe de 14 ans à peine. Il n'empêche que le jeu en valait
manifestement la chandelle car avec les Cadets provinciaux, le nouveau venu
réussit à inscrire 101 goals en l'espace de 20 rencontres. Chez les Scolaires,
l'intéressé ne disputa guère plus de 5 matches au total. Marquant comme à la
parade, la plupart des observateurs étaient d'avis qu'il perdait son temps à ce
niveau et que la difficulté devait être corsée pour lui. Sans transiter par les
Juniors, Claessen passa alors directement en Réserve où il allait faire montre
d'un même instinct de goleador: 25 buts en 6 matchs. Ses débuts en A eurent
lieu le 12 décembre 1958 à la faveur d'un derby liégeois contre Tilleur au Pont
d'Ougrée, remporté 1-2. Il avait 17 ans à peine et côtoyait déjà quelques cadors
qui venaient, six mois plus tôt, de décrocher le tout premier titre de
l'histoire du club principautaire: Denis Houf, Marcel Paeschen, Jean Mathonet
de même que Popeye Piters. Cette saison-là, il fut appelé huit fois en équipe
fanion, inscrivant son premier but lors d'un autre derby, face aux Sang et
Marine. L'entraîneur Geza Kalocsay le retint aussi, par la suite, comme
doublure lors des deux joutes de CE 1 contre le Stade Reims.
On
pensait Claessen définitivement lancé mais la confirmation se fit attendre en
1959-60, une campagne au cours de laquelle il ne livra, en tout et pour tout,
que deux maigres rencontres. Deux facteurs étaient de nature à l'expliquer:
d'une part la mort de sa soeur Berthe, qui avait toujours été une deuxième mère
pour lui, et d'autre part le début de la célébrité: le pensionnat trudonnaire
avait entre-temps cédé le relais à la vie d'externe au collège Saint Adelin de
Visé, que fréquentait également un certain Léon Semmeling. Avec P'tit Léon et
un autre régional, disparu trop tôt également, Lucien Spronck, le citoyen de
Warsage effectuait, en bus, Ies trajels entre la province et la Cité Ardente
afin de se rendre aux séances de préparation des Rouches. Le soir, le trio
rebroussait chemin de concert, parfois avec un cornet de frites en main. Et,
avant de se disperser, les jeunots n'omettaient jamais de boire le verre de
l'amitié, en compagnie galante ou non. Car être joueur au Standard, c'était
quelque chose!
Roger Claessen porté en triomphe lors du titre de 1963
17
fois Diable Rouge
L'exercice
1960-61 marqua la véritable entame de carrière de celui qui allait devenir le
Joueur du Siècle des Rouches. Toujours teenager à ce moment-là, Claessen
commença par frapper fort en Réserve avec un total de 21 buts en 4 matches. Le
coach hongrois des Rouches ne pouvait évidemment plus se priver des services de
pareil buteur patenté et, dès ce moment, le numéro 91ui fut attribué pour de
bon. Le joueur lui-même remercia à sa façon en propulsant Standardmen vers leur
deuxième titre après un coude à coude homérique avec le voisin de Rocourt. Un
sacre qui fut acquis à Sclessin, lors de l'avant-dernière journée après que les
Sang et Marine eurent été battus à l' Antwerp tandis que ceux du RSCL
s'imposaient sur leurs terres devant le Daring. Claessen, juché sur les épaules
des sympathisants rouge et blanc, eut droit à son premier bain de foule cette
après-midi là. En quelques mois, grâce à son sens du but et du spectacle, il
avait conquis de manière définitive le public de la rue de la Centrale. Au
cours de cette même campagne, le 20 mai 1961, Claessen effectua son
maiden-match chez les Diables Rouges lors d'une rencontre qualificative pour la
Coupe du Monde 62, à Lausanne, face à la Suisse. II y sauva même l 'honneur de
nos représentants, vaincus sur la marque de 2-1. Lors des trois rencontres
suivantes, face à la Suède, la France et les Pays-Bas, il réussit la gageure
d'inscrire quatre buts au total, avant de devoir déclarer forfait contre la
Bulgarie car il s'était blessé à l'Union Saint-Gilloise ...
C'est
son nouvel entraîneur (Jean Prouff avait succédé à Kalocsay) qui le pria de
décliner la sélection. Une mesure qui devait encore être prise quelquefois, par
la suite, par le grand patron du Standard, Roger Petit. Il n'appréciait pas que
ses joueurs fréquentent leurs homologues d'Anderlecht en sélection. Pour les
décourager, celui qui parlait d' anderlechtisation du foot belge, allait même
jusqu'à mettre ses joueurs à l'amende pour tout entraînement loupé en club pour
cause de sélection nationale ... On comprend que le total des caps récoltées
par les Jean Nicolay et autre Léon Semmeling ne soutenait pas la comparaison
par rapport aux Sportingmen.
Nu
sur la terrasse
En
tout et pour tout, Claessen en resta finalement à 17 sélections. Un maigre
bilan dû non seulement à l'oukase de sa direction mais aussi aux sanctions
disciplinaires dont il fut l'objet. Car, à deux reprises, le forward du
Standard fut suspendu pour une durée de 24 mois par les instances fédérales
pour les équipes nationales. A chaque coup pour motif disciplinaire. La
première fois, c'était après un match au Luxembourg pour le compte de l'équipe
belge B. Claessen avait alors fêté la victoire, jusqu' aux petites heures, avec
son complice de Saint-Trond, Odilon Pollennis. Le duo, il est vrai, n'avait
rien trouvé de mieux que de rejoindre les autres, le matin, sur le quai de la
gare. Censé se racheter une conduite s'il ne voulait pas encourir les foudres
de l'URBSFA, Claessen ne fit guère mieux lors de la revanche face à ces mêmes
Grands-Ducaux, à Jambes, puisqu'en lieu et place de regagner sa chambre, il
préféra aller se sustenter avec une fille à Wépion avant de lui faire découvrir
Namur by night.
Repris
en ces deux circonstances précises seulement dans les rangs des Diablotins, le
Liégeois n'avait guère été plus performant chez les Jass (internationaux
militaires). Pour les besoins d'un tournoi du CISM en Grèce, il fut même
renvoyé subito presto au pays en compagnie d'un autre militaire: le gardien
Maurice Jamin. En cause, l'attitude du duo qui s'était permis de prendre un
bain de soleil sur sa terrasse en tenue d'Adam! Et comme si cette scène ne
suffisait pas, Claessen en remit encore une couche en enfermant son compère,
ainsi qu'une femme de chambre, dans un placard. La dame en était d'autant plus
outrée qu'elle était mariée et mère de cinq enfants! De retour au pays, la
sanction ne se fit pas attendre: huit jours de cachot et la mise à la porte de
l'équipe nationale militaire. Dans l'intervalle, sans ses deux «
exhibitionnistes », la sélection du colonel Jean Wendelen avait perdu
l'épreuve, suite à des revers successifs contre la Turquie et le pays
organisateur.
Pour
Claessen, ces jours de balle à l' armée constituèrent la découverte de la vie
derrière les barreaux. Après coup, il tâta encore à quelques reprises de la
prison, notamment à Saint-Léonard. Les motifs étaient quasiment toujours les
mêmes: désordre sur la voie publique, tapage nocturne ou encore conduite en
état d'ébriété. Il n'y avait pas que sur le terrain que Claessen se livrait à
fond. Au volant ou au bistro, il ne faisait jamais les choses à moitié non
plus. Résultat des courses: une demi-douzaine d'Alfa Romeo pliées et quelques
solides gueules de bois. La petite histoire veut d'ailleurs que Michel Pavic,
qui l'eut sous ses ordres avant de céder le relais à René Hauss, attrapa ses
premiers cheveux blancs à cause de notre homme. Le soir venu, le Yougo
n'hésitait pas, en tout cas, à faire le tour des bistrots pour raisonner celui
que ses nombreux copains avaient entre temps affublé du sobriquet de
Roger-la-Honte. Mais à peine celui-ci avait-il regagné son domicile qu'il
repartait de plus belle dès que la voie était libre.
Whisky
pour oublier son bras cassé
Ses
frasques lui étaient toutefois d'autant plus volontiers pardonnées qu'elles
n'avaient d'égale que son extraordinaire bravoure sur le terrain. Claessen
n'hésitait pas à mettre la tête là où d'autres mégotaient à mettre le pied.
Avec pour conséquence quelques solides bobos: fractures des côtes, du nez, de
la mâchoire, sans parler des commotions consécutives à ses nombreux accidents
de la route. Mais la blessure qui fit à coup sûr de lui un héros aux yeux des
supporters du Standard fut celle qui eut pour cadre un match de Coupe des
Coupes contre le Vasas Gyor, le 8 mars 1967. Les Liégeois avaient réussi à
limiter la casse en Hongrie, où ils s'étaient inclinés par 2-1 grâce à un but
de P'lit Léon. Le retour eut tôt fait de tourner au véritable combat de rue et,
à un moment donné, Claessen regagna le vestiaire avec le bras cassé suite à un
coup d'un arrière magyar. Malgré l'interdiction du docteur Henri Gernay,
Claessen reprit part au jeu, non sans avoir avalé une rasade de whisky, pour
oublier la douleur. Le bras en écharpe, le numéro 9 des Principautaires était à
peine remonté sur le terrain qu'il marqua le but, synonyme de qualification
pour le Standard, avant d'amener le deuxième pour Cajou. Le mythe Claessen
était né ...
Un
peu plus d'une année plus tard, fort de deux titres nationaux et d'autant de
demi-finales européennes, le tout agrémenté de 22 buts en 29 participations sur
cette scène, Claessen décida, à près de 27 ans, de quitter le Standard. Il
estimait avoir fait le tour du propriétaire dans son club ainsi qu'en Belgique
et supportait de moins en moins d'être la cible toute désignée de certains
arbitres. Comme cette fois où il fut suspendu pour une période de six mois par
le Comité Sportif pour avoir soi-disant touché le juge de touche Van Hellernont
lors d'une finale de Coupe de Belgique perdue 3-2 conlreAnderlecht. De 16 à 23
ans, il était passé à line douzaine de reprises devant le Comité Sportif,
écopant tantôt d'un simple blâme, mais plus fréquemment de longues suspensions.
Claessen
s'enfuit donc à l' Alemannia Aix-la-Chapelle où, pendant deux saisons, il
allait être encouragé, en fonction des affiches proposées, par 3 à 5.000 fans
du Standard. Du jamais vu ! Sa première campagne chez les Jaune et Noir fut
bonne mais, durant la deuxième, les sorcières s'acharnèrent sur lui sous la
forme de plusieurs blessures. Au bout du compte, Claessen décida de rentrer en
Belgique, à destination du Beerschot plus précisément où il signa pour deux
ans.
Défenseur
au Crossing
Au
Kiel, la poisse continua à l'accabler sous la forme d'une tendinite au genou,
mal soignée, qui se doubla finalement d'une opération. A peine remis sur pied,
ce fut la rechute et l'exercice 1970-71 se termina donc, pour lui, avant même
d'avoir réellement débuté. La saison suivante ne se révéla pas plus heureuse.
Les maux se succédèrent à tel point que les dirigeants anversois insistèrent
auprès de la Faculté pour déclasser le joueur. Ce fut peine perdue el ils
furent en définitive tout heureux de transférer le joueur au Crossing de
Schaerbeeck. Après avoir finalisé le dossier, certains d'entre eux rirent sous
cape, convaincus que le nouveau transfuge des Anes n'allait pas disputer plus
de trois matches au Parc Josaphat. Un pronostic qui allait être faux sur toute
la ligne puisque Claessen disputa l'intégralité des 30 matches en 1972-73. Il
est vrai que le coach, Charles Flam, l'avait fait reculer dans le jeu pour
éviter de l'exposer aux sévices de l'adversaire. Roger-La-Honte, appelé parfois
aussi RogerLa-Foudre termina donc sa trajectoire au plus haut niveau comme
défenseur. Le braconnier était devenu garde-chasse.
Après
les Vert et Blanc, Claessen descendit en D3 à Bas-Oha, comme joueur d'abord,
puis comme joueur entraîneur. Par après, il dispensa encore le foot à
Saint-Vith puis à Queue du Bois avant de boucler la boucle au Standard, en tant
qu'adjoint de Mathieu Bollen auprès des Minimes. Il avait 37 ans mais sa
popularité auprès des petits et des grands était plus que jamais intacte... •
Extrait Sportfootmagazine09/2007
Standard - Anderlecht 0-0 le 5 novembre 1967.
Claessen marque de la tête sur un corner de Léon Semmeling.
L'arbitre Fred Delcourt et son juge de ligne n'ont pas vu le ballon franchir la ligne.
Gros scandale dans la presse, la semaine suivante.
Cette photo avait fait la une de tous les journaux à l'époque
Beurlet - Claessen
08/03/1967 1/4 de Finale retour Coupe des Coupes Standard - Vasas Gyor 2-0 (buts 55e Claessen, 60e Cajou)
La rentrée aux vestiaires du héros de ce match légendaire avec l'épaule démise ! En bas à droite le gendarme à moto n'est tout autre que le papa de Christian Piot
09/03/1967
Roger Claessen après la match retour contre le Vasas Gyor en quart de finale de la coupe des coupes le 8 mars 1967.
Son bras avait été fracturé par un joueur hongrois qui l'avait délibérément piétiné.
Après avoir reçu des soins, il remonta au jeu à 0-0 alors que le docteur Germay lui avait interdit et inscrivit le premier but et donna l'assist du 2-0 à Cajou synonyme de qualification !!!! Match aller 2-1 !
************************************************************************************
J'ai fouillé dans ma mémoire ( et l'une ou l'autre archive ) pour vous raconter cette terrible soirée qui a contribué à faire de Roger Claessen, le mythe qu'il est devenu.
Je plante le décor : nous sommes en 1967 et le Standard dispute un 1/4 de finale de la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe.
Le tirage au sort nous a désigné un adversaire à notre portée : les Hongrois de Vasas Györ.
Au cours du match-aller en Hongrie, le Standard a été malmené, secoué dans un match tendu et âpre, le tout dans une ambiance plutôt hostile. Les Hongrois ont mené 2-0 jusqu'à quelques minutes de la fin, avant que Léon Semmeling ne réduise l'écart : 2-1.
Le match-retour s'annonce passionnant mais difficile, les tensions nées au cours du match-aller ne se sont pas encore totalement estompées.
Comme à chaque rencontre de Coupe d'Europe, Sclessin est plein à craquer ( 33.000 personnes ) et l'ambiance est "électrique". Je suis en T2, debout, et nous sommes tous serrés les uns contre les autres comme dans une boîte à sardines.
Le match ? Une véritable horreur !
Point de football ! Une véritable boucherie !
Le Standard piétine tant et plus devant une équipe hongroise qui joue à l'intimidation. Agressions répétées sur nos attaquants et en particulier sur Léon Semmeling qui passera une bonne partie de sa soirée le nez dans le gazon.
Vasas Györ ? Ce serait comme qui dirait FC Lantin ( bien que Lantin n'existait pas à l'époque ).
L'arbitre, complètement "dépassé" par les événements, laisse le match "pourrir" et partir en brutalité totale.
Survient alors l'incident le plus grave de la soirée : Roger Claessen, qui allait toujours et en toutes circonstances au combat, se fait retourner comme une crêpe. Mêlée homérique et début d'échauffourée autour de notre Roger qui gît à même le sol. Au cours de l'algarade générale, un joueur hongrois piétine ( volontairement probablement ) notre numéro 9.
Roger se tord de douleur. Les soigneurs font irruption sur la pelouse, on appelle la civière. Finalement, Claessen est évacué dans une atmosphère indescriptible, proche de l'émeute générale...
A ce moment du match, le score est toujours vierge 0-0, la qualification vers les demi-finales nous glisse tout doucement entre les doigts...et il ne reste plus qu'une mi-temps pour assurer l'essentiel.
A cette époque, si mes souvenirs sont exacts, on ne peut procéder à aucun remplacement en cours de match sauf uniquement en cas de blessure du gardien de but.
Le Standard doit donc terminer la rencontre à 10, sans son buteur attitré. Tout semble donc compromis. Une immense vague de résignation et de découragement s'est emparée du stade. La rencontre tourne de plus en plus au vinaigre au fur et à mesure que les minutes et les secondes s'égrènent.
Arrive ensuite l'incroyable : un joueur fait irruption le long de la touche et demande frénétiquement au reférée sa montée au jeu. Stupeur générale : c'est Roger Claessen ! A la fois admirable de cran mais pitoyable dans l'aspect : le bras en écharpe, complètement bandé et scotché contre le corps.
Je n'oublierai jamais l'ovation qui accompagna sa remontée au jeu.
A partir de cet instant, la partie changea d'âme et l'intensité monta encore de 3 crans. Le public et ses coéquipiers furent littéralement galvanisés par ce retour inopiné.
L'espoir renaissait subitement et l'on sentit tout de suite que quelque chose allait se passer.
Et, ce que tout le monde espérait, arriva : dans une X ème mêlée homérique devant le but hongrois, surgit de nulle part le Zorro blanc, le sauveur providentiel, Roger Claessen, pour enfin la mettre au fond : 1-0 !
La délivrance après la douleur...
Dès cet instant magique, Sclessin entra littéralement en fusion, je me sentis vibrer comme jamais, tandis qu'une onde de choc de puissance 9 sur l'échelle de Richter ébranlait la T2.
Le paroxysme !
Quelques minutes plus tard, dans une ambiance indescriptible, le Standard scora une seconde fois : 2-0 !
La qualification était dans la poche et le match ( j'allais dire le combat ) se termina dans l'euphorie générale.
Ce n'est que le lendemain, en parcourant la presse, que nous apprîmes, incrédules, que Roger Claessen avait disputé quasi toute la seconde mi-temps avec un bras cassé...
La légende s'empara de ce haut fait d'armes et cela devint à peu près ceci : "dans le vestiaire, le médecin du club voulut interdire à Claessen de reprendre part au jeu. Celui-ci s'en échappa après avoir avalé une grande gorgée de whisky pour calmer la douleur ...".
Je ne sais évidemment pas si ces faits de coulisses se sont déroulés scrupuleusement de cette manière, mais ce que je peux vous affirmer, c'est que ce soir-là, nous fûmes très nombreux à avoir eu les yeux humides en quittant Sclessin à l'issue d'un match à haute intensité émotionnelle et où nous sommes véritablement passés par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ...
Sacré Roger, va ... toi qui nous regardes de là-haut, merci pour tous ces moments magiques !
Je plante le décor : nous sommes en 1967 et le Standard dispute un 1/4 de finale de la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe.
Le tirage au sort nous a désigné un adversaire à notre portée : les Hongrois de Vasas Györ.
Au cours du match-aller en Hongrie, le Standard a été malmené, secoué dans un match tendu et âpre, le tout dans une ambiance plutôt hostile. Les Hongrois ont mené 2-0 jusqu'à quelques minutes de la fin, avant que Léon Semmeling ne réduise l'écart : 2-1.
Le match-retour s'annonce passionnant mais difficile, les tensions nées au cours du match-aller ne se sont pas encore totalement estompées.
Comme à chaque rencontre de Coupe d'Europe, Sclessin est plein à craquer ( 33.000 personnes ) et l'ambiance est "électrique". Je suis en T2, debout, et nous sommes tous serrés les uns contre les autres comme dans une boîte à sardines.
Le match ? Une véritable horreur !
Point de football ! Une véritable boucherie !
Le Standard piétine tant et plus devant une équipe hongroise qui joue à l'intimidation. Agressions répétées sur nos attaquants et en particulier sur Léon Semmeling qui passera une bonne partie de sa soirée le nez dans le gazon.
Vasas Györ ? Ce serait comme qui dirait FC Lantin ( bien que Lantin n'existait pas à l'époque ).
L'arbitre, complètement "dépassé" par les événements, laisse le match "pourrir" et partir en brutalité totale.
Survient alors l'incident le plus grave de la soirée : Roger Claessen, qui allait toujours et en toutes circonstances au combat, se fait retourner comme une crêpe. Mêlée homérique et début d'échauffourée autour de notre Roger qui gît à même le sol. Au cours de l'algarade générale, un joueur hongrois piétine ( volontairement probablement ) notre numéro 9.
Roger se tord de douleur. Les soigneurs font irruption sur la pelouse, on appelle la civière. Finalement, Claessen est évacué dans une atmosphère indescriptible, proche de l'émeute générale...
A ce moment du match, le score est toujours vierge 0-0, la qualification vers les demi-finales nous glisse tout doucement entre les doigts...et il ne reste plus qu'une mi-temps pour assurer l'essentiel.
A cette époque, si mes souvenirs sont exacts, on ne peut procéder à aucun remplacement en cours de match sauf uniquement en cas de blessure du gardien de but.
Le Standard doit donc terminer la rencontre à 10, sans son buteur attitré. Tout semble donc compromis. Une immense vague de résignation et de découragement s'est emparée du stade. La rencontre tourne de plus en plus au vinaigre au fur et à mesure que les minutes et les secondes s'égrènent.
Arrive ensuite l'incroyable : un joueur fait irruption le long de la touche et demande frénétiquement au reférée sa montée au jeu. Stupeur générale : c'est Roger Claessen ! A la fois admirable de cran mais pitoyable dans l'aspect : le bras en écharpe, complètement bandé et scotché contre le corps.
Je n'oublierai jamais l'ovation qui accompagna sa remontée au jeu.
A partir de cet instant, la partie changea d'âme et l'intensité monta encore de 3 crans. Le public et ses coéquipiers furent littéralement galvanisés par ce retour inopiné.
L'espoir renaissait subitement et l'on sentit tout de suite que quelque chose allait se passer.
Et, ce que tout le monde espérait, arriva : dans une X ème mêlée homérique devant le but hongrois, surgit de nulle part le Zorro blanc, le sauveur providentiel, Roger Claessen, pour enfin la mettre au fond : 1-0 !
La délivrance après la douleur...
Dès cet instant magique, Sclessin entra littéralement en fusion, je me sentis vibrer comme jamais, tandis qu'une onde de choc de puissance 9 sur l'échelle de Richter ébranlait la T2.
Le paroxysme !
Quelques minutes plus tard, dans une ambiance indescriptible, le Standard scora une seconde fois : 2-0 !
La qualification était dans la poche et le match ( j'allais dire le combat ) se termina dans l'euphorie générale.
Ce n'est que le lendemain, en parcourant la presse, que nous apprîmes, incrédules, que Roger Claessen avait disputé quasi toute la seconde mi-temps avec un bras cassé...
La légende s'empara de ce haut fait d'armes et cela devint à peu près ceci : "dans le vestiaire, le médecin du club voulut interdire à Claessen de reprendre part au jeu. Celui-ci s'en échappa après avoir avalé une grande gorgée de whisky pour calmer la douleur ...".
Je ne sais évidemment pas si ces faits de coulisses se sont déroulés scrupuleusement de cette manière, mais ce que je peux vous affirmer, c'est que ce soir-là, nous fûmes très nombreux à avoir eu les yeux humides en quittant Sclessin à l'issue d'un match à haute intensité émotionnelle et où nous sommes véritablement passés par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ...
Sacré Roger, va ... toi qui nous regardes de là-haut, merci pour tous ces moments magiques !
Texto : Le doyen "Richard Claro"
Champion 1961
1961-1962
Roger-la-Honte chez les teutons : la suite des aventures de Roger-la-Honte.
En
mai 68 ( et oui ! ), le divorce est consommé entre Roger Petit et Roger
Claessen.
Claessen
quitte le Standard pour une aventure sportive en Bundesliga au grand dam des
supporters rouches qui vilipenderont longtemps le patron du Standard pour ce
qu'il conséraient à l'époque comme une sordide trahison.
En
fait Claessen rallie un petit club : Alemania Aachen ( Aix-la Chapelle ) qui
vient d'accéder à la prestigieuse Bundesliga et qui cherche surtout à se
renforcer pour éviter la rélégation.
Beaucoup
de supporters liégeois ( de 3000 à 5000 paraît-il ) se déplaceront jusqu'à
Aix-la-Chapelle pour suivre leur idole.
Les
dirigeants de ce club avaient cassé leur tirelire pour recruter 2 stars : un
avant international roumain ( Ionescu ) et ... Roger Claessen.
Tous
les observateurs du foot allemand considéraient Alemania Aachen comme un oiseau
pour le chat et le pointaient comme le descendant certain tout désigné face aux
grosses cylindrées du championnat allemand ( Bayern, Mönchengladbach,
Frankfurt, Dortmund, Hambourg, etc... ).
Par
comparaison, imaginez un instant une petite ville comme Eupen ou Ostende
accéder à la D1 belge et vous aurez tout compris sur le rapport des forces en
présence.
Claessen
et Ionescu, entourés de 9 porteurs d'eau, vont créer la première sensation lors
du 1er match de championnat en allant s'imposer 1-4 chez le tenant du titre, le
FC Nürnberg.
Au
cours des 5 premiers matchs, Aachen va carrément s'installer en tête de la
Bundesliga avec 8 points sur 10 ( victoire à 2 points à l'époque ).
Les
Allemands écarquillent les yeux en découvrant Roger Claessen et ses équipiers.
S'ensuivent
alors 5 défaites d'affilée et l'équipe rentre progressivement dans le rang.
Elle
se reprend ensuite pour flirter avec les premières places derrière
l'inaccessible et prestigieuse Bayern Münich des Beckenbauer, Breitner, Gerd
Müller et autres Rummenigge ...
Lors
de la dernière journée du championnat ( le 7 juin 1969 ), le dénouement est
incroyable.
Mönchengladbach,
en déplacement au Werder Bremen, perd 5-6 dans un match haletant et homérique.
Alemania
Aachen, quant à lui, se rend au Hertha Berlin. Le stade olympique est garni de
50.000 personnes.
Allemania
va s'y imposer 0-1 avec un but de ....... Roger Claessen !.
Aachen
termine in extremis à la deuxième place ( vice-champion ! ) derrière
l'inaccessible Bayern Münich.
Le
retour à Aix est triomphal et 10.000 personnes réunies sur la Marktplatz
réservent un accueil phénoménal à leur équipe pour ce qui reste le plus grand exploit
jamais réalisé par ce petit club.
Cette
année-là, la "Claessenmania" s'est exportée jusqu'en Allemagne.
Pour
la petite histoire, notre Roger national rencontrera sa future épouse en
Allemagne.
Texto : Le doyen "Richard Claro"
07/02/1962 1/4 de finale aller coupe d'Europe Standard Glasgow Rangers 4-1
Texto : Le doyen "Richard Claro"
07/02/1962 1/4 de finale aller coupe d'Europe Standard Glasgow Rangers 4-1
6ième minutes but de Roger Claessen
Jeudi 12/04/1962 à 20h00 Standard - Réal Madrid 0-2
Roger Claessen - Jhonny Crossan
Roger Claessen - Nico Dewalque
Roufosse-Claessen et "popeye" Piters
Jeudi 12/04/1962 à 20h00 Standard - Réal Madrid 0-2
Roger Claessen - Jhonny Crossan
Roger Claessen - Nico Dewalque
Roufosse-Claessen et "popeye" Piters
Portrait de Roger Claessen sous la plume de Christian Hubert ( journaliste à la DH et auteur du livre "Roger la Honte" :
"Roger Claessen est sans doute la personnalité la plus exceptionnelle qu'ait connue le football belge.
Certes, le nombre de sélections internationales qu'il compte (17) n'est nullement en proportion avec son énorme talent, mais il fut si souvent blessé et puni qu'il ne put améliorer cette série, d'autant qu'il tombait en pleine anderlechtisation de notre équipe nationale.
Le plus spectaculaire avant-centre de l'histoire du football belge était un personnage hors du commun, incroyablement attachant, d'une intelligence largement au-dessus de la moyenne, et d'une popularité incomparable.
Ses hauts faits d'armes furent légion, tout autant que ses frasques.
Ainsi, le 28 février 1968, il livra un match fabuleux de Coupe d'Europe contre l'AC Milan ( 1-1 et but de Claessen ). Le lendemain, il s'entraîna comme un forcené avec l'équipe nationale, et le soir, Roger-la-Honte fêta l'événement dans le Carré à Liège. Un peu émêché, il fut arrêté par la police au moment où il démarrait avec sa voiture. Il écopa de 5 jours de prison et rata non seulement Belgique-Allemagne, mais aussi ... le derby liégeois. Une sanction sans commune mesure avec l'infraction car il n'avait pas ( cette fois-là ) provoqué le moindre accident, mais il avait, paraît-il, eu affaire à un juge supporter de Rocourt !
Quelques années auparavant, à l'issue d'une longue suspension, qu'il avait passée à Val-d'Isère, son entraîneur, Gusti Jordan, le sélectionna sans le moindre entraînement contre le Lierse alors qu'il pensait jouer en Réserve. Il établit un fabuleux record du monde : inscrire 3 buts au cours des 3 premières minutes de jeu ! Il en marqua encore un de plus au cours du même match mais son record est de 5 buts en un seul match de Coupe d'Europe ( le 31 août 1966 contre les Islandais de Valur Reykjavik ).
Autres records très personnels : il joua notamment ( bien ) avec une fracture des côtes contre Nörkoping, une fracture du nez contre St-Trond, une fracture du bras contre Vasas Györ, et une fracture de la mâchoire contre le FC Liégeois.
Roger Claessen, qui avait brûlé la chandelle par les deux bouts, est mort beaucoup trop tôt. Mais il avait vécu à 200 à l'heure ..."
Roger Claessen - Eddy Merckx
03/04/1966 Standard- Saint-Trond 1-1
Roger Claessen - Eddy Merckx
03/04/1966 Standard- Saint-Trond 1-1
à gauche Roger Claessen, au milieu de dos Victor Wégria et Lucien Spronck sur le dos du joueur adverse.
1961-62 but de Roger contre l'Union St Gilloise
Saison 1965-1966
Debout de g à d : Jef Vliers , Frans Dignef , Guillaume Raskin , Lucien Spronck , Paul Vandenberg et Jean Pierre Marchal .
Accroupis de g à d : Léon Semmeling , Marcel Paeschen , Roger Claessen , Velco Naumovic et James Storme
Saison 1969/1970 Alemannia Aachen
Saison?
Accroupis de g à d : Léon Semmeling, Istvan Sztani, Roger Claessen, Denis Houf, Marcel Paeschen.
Jef Vliers-Roger Claessen
Spronk-Semmeling-Claessens
1964-1965 Sztani-Claessen
Roger au petit château 1960?
1965 Michel Pavic-Roger Claessen
12/02/1961 Standard - Fc Liège 2-0
De g à d : Sztani, G Sulon, Delhasse, Claessen, Baré
Commune de Warsage : Au rayon "Personnalités"
Roger CLAESSEN
(Warsage 1941 - Liège 1982)
Roger Claessen est né à Warsage le 27 septembre 1941. Il est le 6ème et dernier enfant de Justin Claessen, cheminot, et de Maria Korvorst, exploitante d'une petite ferme, rue Joseph Muller. Petit, Roger fait parfois la tournée des maisons du village pour vendre la "maquée" qu'il a faite lui-même. Il fait partie de l'unité scoute. Parfois, il joue au football dans les prairies de Warsage avec l'un ou l'autre de ses copains. A 12 ans, poussé par son frère Joseph, il joue pour la première fois dans un club, "L'Etoile Dalhem". Le terrain, à l'époque, est situé le long de la Berwinne (derrière chez Lecouturier). Vu son âge, il entre directement chez les cadets. Il est alors en première année d'humanités à l'Athénée de Visé.
(Warsage 1941 - Liège 1982)
Roger Claessen est né à Warsage le 27 septembre 1941. Il est le 6ème et dernier enfant de Justin Claessen, cheminot, et de Maria Korvorst, exploitante d'une petite ferme, rue Joseph Muller. Petit, Roger fait parfois la tournée des maisons du village pour vendre la "maquée" qu'il a faite lui-même. Il fait partie de l'unité scoute. Parfois, il joue au football dans les prairies de Warsage avec l'un ou l'autre de ses copains. A 12 ans, poussé par son frère Joseph, il joue pour la première fois dans un club, "L'Etoile Dalhem". Le terrain, à l'époque, est situé le long de la Berwinne (derrière chez Lecouturier). Vu son âge, il entre directement chez les cadets. Il est alors en première année d'humanités à l'Athénée de Visé.
Il a envie de vivre en internat et commence sa deuxième année au Petit Séminaire de Saint-Trond. Il y est souvent enfant de choeur et sert régulièrement la messe. La moitié des élèves se destinent à une vie sacerdotale. Et Roger y songe un moment ...! Il retourne en famille toutes les 6 semaines, comme de coutume en ce temps-là, et joue donc très rarement dans l'équipe cadette de Dalhem.
Sur l'avis de Florent Demonceau, footballeur de l'Etoile transféré au Standard, le club liégeois s'intéresse à Claessen et "l'achète" 300.000 F : une aubaine pour l'Etoile !
C'est de suite la réussite dans l'équipe des cadets provinciaux du Standard à Sclessin. En 20 rencontres, Roger inscrit 101 buts ! A 15 ans 1/2 il fait déjà partie de la réserve et marque 25 buts en 6 matches. Le 12 décembre 1958, à 17 ans, il entre chez les "grands" à Tilleur, au stade du Pont d'Ougrée. l'internat étant devenu impossible, Roger s'inscrit au collège Saint-Hadelin à Visé puis double sa rhéto à l'Athénée.
La saison 59-60 n'est pas terrible. Par contre saison triomphale du Standard en 60-61 qui se termine par un titre de champion de Belgique et un 1er bain de foule pour Roger. Cette année-là, le club atteint le stade des demi-finales de la Coupe d'Europe. C'est le début de la gloire pour Claessen ... mais aussi des ennuis.
A cette époque, dira-t-il plus tard, les bruits les plus extraordinaires ont circulé sur mon compte. (C'est vrai qu'il fréquent beaucoup les bars et les filles ...) Ma plus grosse erreur, c'est que, quand je me suis aperçu qu'on faisait de moi un personnage, je me suis plu à le faire vivre !
Entretemps, il commence une année de droit à l'université puis une année d'éducation physique et enfin son service militaire, où, bien sûr, il est dans l'équipe de football.
En 62, le Standard, qui compte bien sûr toujours Claessen dans ses rangs, atteint à nouveau les demi-finales de la Coupe d'Europe et, en 62-63, décroche un autre titre de champion de Belgique.
Roger brûle aussi les étapes sur le plan international. Il devient un buteur remarquable. Avec les Diables ROuges, Roger ne dispute pas toutes les rencontres pour cause de suspension diverses et surtout de blessures.
Le meilleur ami de Roger Claessen, à Sclessin, est son collègue Léon Semmeling de Berneau. Roger est adulé dans son club comme aucun joueur du Standard ne l'a jamais été et ne le sera sans doute jamais. Pourtant, il fait les 400 coups partout où il se trouve. A la Noël 65, par exemple, lorsque le Standard se déplace au Zaïre, il fait le mur tous les jours. Mais, pour s'amuser, Roger n'a pas besoin de quitter la Belgique, ni la cité Ardente ... tous les bars lui sont familiers. El l'argent lui file entre les doigts. Il faut dire aussi qu'il a le coeur sur la main et paie facilement les tournées, à la grande joie de ses amis ou copains de sortie.
Roger adore les voitures et la vitesse. C'est ainsi qu'il a des accidents de la route (en 1962, avec 3 semaines d'hôpital, et en 1963). Il connaît aussi la prison (8 jours en 64 et 5 jours en 68 pour altercation suite à accrochage avec un inspecteur de police et infraction au code de la route en état d'ivresse). Les gardiens lui demandent des autographes !
Un copain de guindaille le surnomme Roger-la-Honte (du nom d'un truand célèbre du début du siècle). Le surnom pénètre bientôt le monde du football international. Alors que le Standard dispute le tournoi de Montréal dans le cadre de l'expo universelle, Roger fait une "fugue" de deux jours puis réapparaît dans le réfectoire bondé d'Allemands, de Mexicains, de Russes et d'Anglais, coiffé d'un chapeau sur lequel est brodé "Roger-la-Honte".
Roger Claessen et son ami Eddy Merckx sont les deux sportifs belges les plus populaires.
A l'issue de la saison 67-68, il n'a que 26 ans et est en pleine gloire. Cette année-là, il est le meilleur buteur du championnat de Belgique. Il vient sans doute de réussier sa meilleure saison et a failli décrocher le "soulier d'or". Il décide cependant de quitter Sclessin ! Ce n'est pas logique mais Roger s'explique : "Je ne m'y sentais pas mal. Tout simplement, j'ai toujours eu l'âme d'un aventurier et j'ai toujours voulu faire le plus d'expériences possibles. Je voulais connaître d'autres pays, d'autres moeurs ... Et puis, Anderlecht dominait le football belge et venait d'enlever son cinquième titre consécutif. Avec une équipe très inférieure, nous n'avions pas l'impression de nous batre à armes égales."
Le Bundeliga attire Roger Claessen. Le football allemand correspond bien à son tempérament offensif, bagarreur et spectaculaire. C'est une des raisons pour lesquelles Roger s'exile à Aix-la-Chapelle pour la saison 68-69. Son transfert rapporte 4,5 millions de francs au Standard, record absolu payé par un club de la Bundesliga ! Roger devient donc le joueur le plus cher d'Allemagne et le premier gros transfert belge à l'étranger si l'on excepte celui de Raymon Braine au temps des premiers balbutiements du football chez nous.
Roger gégne trois fois plus qu'au Standard. Aix-la-Chapelle, précédemment en fin de 1ère Division, termine 2ème du championnat. Chaque semaine, 3.000 supporters traversent la frontière quand le club joue à domicile. Certains effectuent même les déplacements avec Alemania.
La saison suivant, Claessen ne joue plus que par intermittence et le club redescend en ligue régionale. C'est ainsi que l'expérience allemande ne dure que deux ans. Mais elle fut passionnante et enrichissante et lui a permis notament de rencontrer sa femme. Le mariage est célébré civilement à Aix le 20 février 70 et religieusement à Warsage début avril.
En 1970, Roger rentre en Belgique, au Beerschot. C'est un véritable fiasco. Tout cela à cause d'une blessure mal soignée. Une déchirure du tendon diagnostiquée fort tard. Un séjour de deux mois à l'hôpital et la saison se termine.
En 71-72, il joue au Crossing de Schaerbeeck. Un changement de direction au club en fin de saison et en toute dernière minute oblige Roger, en 24 heures, à trouver un autre club. Il se retrouve à Bas-Oha en troisième division. Il y reste 3 ans 1/2 comme joueur-entraîneur. Après cela, Roger poursuit son expérience de joueur-entraîneur à Saint-Vith (1ère Provinciale) pour terminer à Queue-du-Bois (2ème Provinciale). Sa carrière de footballeur se termine. Il jouera encore parfois lors de rencontres de bienfaisance. C'est ainsi qu'il foule à nouveau le terrain du Standard à l'occasion d'une rencontre organisée par RTL. Et, régulièrement, le mercredi après-midi, il seconde l'entraîneur des minimes au Sart-Tilman.
Roger Claessen a toujours été adulé du public qui lui pardonnait toutes ses incartades. Bon vivant au franc-parler sympathique mais parfois grossier, intelligent et cultivé (Il lisait énormément), il a vécu à 100 à l'heure. Il s'est fait construire une villa à la Heydt. C'est là qu'il vivait avec sa femme et son fils né le 09 janvier 1971. Il le prénomme Marc Antoine par nostalgie pour l'Antiquité, une époque qu'il affectionne particulièrement, lui qui a toujours été premier en version grecque.
André Paty (soigneur) Roger Claessen, Henry Germay (médecin)
Sercice militaire 1963
Merci à Jacquy A... pour ces photos ci dessous
André Paty (soigneur) Roger Claessen, Henry Germay (médecin)
Sercice militaire 1963
Merci à Jacquy A... pour ces photos ci dessous
07/02/1962 Standard - Glasgow Rangers 4-1
Quelques heures avant le match Jean Nicolay, Roger Claessen
On a surnommé Claessen le "James Dean" de Sclessin. D’un
caractère fantasque, le centre avant des Rouches et l’équipe nationale a
parfois eu quelques difficultés avec ces coéquipiers. Nicolay lui a dit : "Si tu mets ces trois balles dans le but des Rangers, je te pardonne tout."
Roger
est pardonné.
08/03/1967 Standard - Vasas Györ 2-0 1/4 de finale retour Coupe des Vainqueurs de Coupe
55e Roger Claessen faisant le 1-0
1966 James Storme - Roger Claessen
Roger Claessen et Gérard Sulon dans les vestiaires du Crossing de Schaerbeek.