Biographie:
André Piters rejoint le Standard de Liège à l'âge de 20 ans. Attaquant, il a une réputation d'excellent dribbleur. Son surnom, Popeye, correspond bien à son caractère: Il est connu pour tenir tête aux dirigeants et entraîneurs du club. Avec les Rouches, il remporte deux titres de champion de Belgique, en 1958 et en 1961. Il joue 208 matches et marque 58 buts en dix saisons de championnat.
Il a également été Diable Rouge à partir de 1955. Il joue 23 matches et marque 7 buts en sélection nationale.
En 1961, il est transféré à l'Olympic de Charleroi où il rejoint un autre Diable Rik Coppens. Il termine sa carrière à Fortuna '54 Gelleen, aux Pays-Bas.
Carrière:
Parcours professionnel:
1951-1961: Belgique Standard de Liège - (-)
1961-1963: Belgique Olympic de Charleroi - (-)
1963-1966: Pays Bas Fortuna '54 Gelleen - (-)
International belge A de 1955 à 1961 (23 sélections et 7 buts marqués)
Première sélection national: le 3 avril 1955, Pays-Bas-Belgique, 1-0
Palmarès:
Champion de Belgique en 1958 et 1961 avec le Standard de Liège
Coupe des Pays-Bas en 1964 avec le Fortuna 54 Gelleen
1955-56
1958 1er sacre
Reims-Standard: 3-0. Popeye Piters n'a
toujours pas oublié ce légendaire match de Coupe d'Europe.
Si Reirns nous a éliminés, c'est à cause
de Geza Kalocsay ... ": Popeye Piters n'hésite pas une seconde en lançant
son attaque. Il s'arrête un petit instant, puis reprend sa série de petites
remarques aussi percutantes que les feintes et les crochets qui firent sa
célébrité. Popeye est toujours un personnage en vue au cœur de la Principauté.
Cet homme d'affaires gère trois magasins d'articles de sport à Liège, à Herve
et à Fléron avec l'aide de ses quatre enfants: Marina, Andy,Renaud et David. Il
lança sa première affaire en 1968 et donne désormais du travail à une dizaine
de personnes. Il est très content de l'évolution des choses et des courbes,
toujours en hausse, de ses bilans.
Popeye Piters fait partie de la grande
famille du football. Il entama sa carrière d'artiste au FC Herve. Le Standard
ne tarda pas à l'y repérer et l'engagea après une tournée en Angleterre. Il
était encore sous les drapeaux et il s'embarqua pour cette aventure sans
permission. Ce fut le tournant de sa carrière. Il marqua un but extraordinaire
contre Portsrnouth. Une bicyclette de rêve dont on doit encore parler de
l'autre côté du Chunnel.
Au banquet, Jean Mathonet lui fit remarquer que tout
auteur d'un exploit de ce type devait payer une tournée générale.
Piters n'avait plus un sou en poche et il
demanda un prêt au président Léon Rassart: deux ou trois livres, rien de plus.
Le dirigeant liégeois l'expédia sur les roses ... ou plutôt sur les épinards:
"Ecoute, mon gars, tu as eu ton dû, je ne te dois rien. Alors, va manger
tes épinards, Popeve." Il y avait justement des épinards dans l'assiette
des joueurs: Piters était devenu Popeye pour l'éternité.
Il éclata durant le règne d'André Riou,
qui gérait bien les petites excentricités de son attaquant. Popeye n'était
jamais en panne de farces et attrapes. Ce dribbleur fou devint une attraction
du championnat de Belgique. Il n'aurait sacrifié sa liberté pour rien au monde.
Mais si André Riou acceptait ses gags, il n'en fui pas du tout de même dans le
chef du terrible Geza Kalocsay. L'entraineur hongrois ne jurait que par la
discipline.
Il emmena le Standard vers ses premiers
succès européens. Février 1959: après avoir sorti les Hearts of Midlothian et
le Sporting Club du Portugal, le Standard se mesura, en quarts de finale de la
Coupe des Champions. au Stade de Reims. Une mission délicate car Reims ne
comptait que des stars dans son équipe: Colonna, Jonquet, Fontaine (meilleur
buteur de la Coupe du Monde 58 disputée en Suède), Piantoni, Vincent. Même si
le Stade de Reims avait cédé Raymond Kopa au Real Madrid, le coach champenois,
Albert Batteux, disposait de talent à revendre.
Fontaine dut déclarer forfait pour le match
aller. A Sclessin, à la sur prise générale, le Standard s'imposa (2-0), grâce à
Jadot et Givard. Le retour, à Paris, reste un des épisodes les plus émouvants
de la légende du Standard. Des dizaines de milliers de supporters belges
envahirent la Ville Lumière. Ils entamèrent même une vibrante Brabançonne. Tout
le monde était confiant, un peu trop même. li est vrai que l'aller avait été
marqué par une telle supériorité des Rouches que la presse française avait
titré: "Reims humilié !"
Les Liégeois avaient préparé cette
première manche en toute simplicité, en se retirant au Grand Cerf à Spa. Le
calme des Ardennes leur fit du bien et Marcel Paeschen y subit notamment des
tests qui indiquèrent que sa blessure n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Après une soirée agréable autour d'un juke-box, les joueurs du Standard se
rendirent au cinéma, la veille de leur choc avec le Stade de Reims. La
délicieuse Kim Novak figurait en haut de l'affiche d'un film à succès :
"Un grand amour". Le scénario
inspira certainement l'armée rouche. Standard-Reims: 2-0.
Pourquoi Geza Kalocsayne ne respecta-t-il
pas le même cérémonial à Paris? Etait-il trop nerveux? La pression devint-elle
insupportable pour les Liégeois?
"Il y avait deux semaines entre
l'aller et le retour", raconte aujourd'hui Popeye Piters. "Je crois
que cela a permis aux Français de réfléchir et de se dire que le Standard
n'était pas un oiseau pour le chat. Il n'y avait plus d'effet de surprise. Le
Stade de Reims récupérait aussi une de ses plus grandes étoiles: Just Fontaine.
De notre côté, il y avait une solide tuile car Jean Mathonet s'était blessé.
Or, Jean assumait un rôle important dans l'équipe."
" Il y avait eu des tas de reportages à la télévision,
à la radio, dans les journaux. Raymond Arets s'était rendu à Reims. Nous étions
optimistes malgré tout, mais j'ai compris quand nous sommes arrivés à Paris.
C'était un moment de gloire pour notre entraineur, Kalocsay était cité dans
toute la presse sportive internationale. Il aimait cet intérêt, je crois. Et,
pour être encore un peu plus au centre de l'actualité, le Standard devait loger
à Paris et surtout pas dans la banlieue. Geza Kalocsay a reçu ses amis hongrois
dans notre hôtel. Il voulait gagner ce match à tout prix pour les épater. C'est
devenu une obsession, la raison, la première explication de notre
élimination."
"Les supporters du Standard ont eu
vite fait de repérer notre hôtel. Ils ont fait la fête sous nos balcons durant
toute la nuit. Je n'ai pratiquement pas fermé l'œil. Pas l'idéal avant un match
de Coupe d'Europe! Au lieu de nous déstresser un peu après cette nuit blanche,
Geza Kalocsay nous a administré une interminable leçon de théorie. Nous ne
savions plus trop où donner de la tête: des graphiques et des schémas lactiques
dansaient devant mes yeux avant le début du match." "Nous avons tenu
le coup jusqu'à la 68e minute de jeu, Jean Nicolay a même arrêté un penalty,
mais tout s'est écroulé: 3-0 au bout du compte, dont deux buts de Just
Fontaine. Il ne nous restait plus que nos yeux pour pleurer et ce fut une des
plus grosses déceptions de ma carrière. Je suis sur que nous aurions pu accéder
à la finale de la Coupe d'Europe cette année-là. Avec le recul, je prétends
encore que Geza Kalocsay fut le grand responsable de cette élimination. rvoo,
je ne l'aimais pas, il aboyah tout le temps. La discipline, c'est bien, mets je
n'en veux pas si cela ressemble à la prison."
"La tension était telle entre nous
que Geza Kalocsay s'est passé de moi. Il m'a expédié en réserves alors que je
ne déméritais guère, le comble, c'est que le sélectionneur national, Constant
Vanden Stock il s'y connaissait, lui,
m'a convoqué malgré tout chez les Diables Rouges. Bon pour le service à
Bruxelles, mais indésirable aux yeux de Kalocsay. Si je n'ai finalement été
retenu que 23 fois en équipe nationale, c'est eu grande partie à cause de Geza
Kalocsay. Le Real Madrid s'est intéressé à moi. Si Kalocsay avait tout compris,
je m'y serais retrouvé. Roger Petit ne m'a parlé de cet intérêt que bien plus
tard. Il me l'a caché car il voulait me garder à tout prix au Standard. Je ne
lui en ai jamais voulu car, après tout, il a été un grand patron." La
tension monta souvent entre Kalocsay et Piters. La rupture fut totale après une
scène comique vécue dans la salle de séjour de l'hôtel de Spa où le Standard
préparait le match aller contre Reims. Le matin, le coach enfila vite fait bien
fait quelques verres de cognac alors que ses gars tapaient le carton. Geza
Kalocsay interpella plusieurs fois le barman: "Garçon, encore oune, encore
oune." A l'heure de la théorie, il s'adressa à Popeye Piters: "Vous,
tout à l'heure, attention, match pas facile du tout pour artistes. Jouer cartes
et jouer Coupe d'Europe, pas même chose. Vous toujours dribbler, encore oune,
encore oune, je veux pas cela contre Reims. Clair?"
Piters n'hésita pas à lui répondre :
"Oui, compris, c'est comme vous ce matin avec le bon cognac: encore oune,
encore oune. encore oune." Geza Kalocsay blêmit. Entre cet entraineur à
résultats qui apporta beaucoup au Standard et Popeye, c'était fini pour la vie.
En 1961, Popeye Piters fut transféré à
l'Olympic de Charleroi, où il joua aux côtés de Rik Coppens. Il termina sa
carrière à Fortuna 54, devenu Fortuna Geelen, et remporta la Coupe des
Pays-Bas.
Le football lui a tout donné. Popeye ne
l'a pas oublié et c'est toujours avec la même malice et le même plaisir qu'il
parle du bon vieux temps. Sans regret aussi car il trouve que le temps présent
vaut aussi la peine d'être vécu. Le Tahamata des années 50 serait une
super-étoile de nos jours.
Article du livre Standard 100ans de passion
Roufosse-Claessen-Piters
1958 l'entraineur André Riou et André Piters
JPO 2011 Piters-Semmeling-Vandersmissen
Nicolay-Piot-Piters
08/10/1977 Standard-FC Bruges 4-2, André Piters - Robert Waseige
09/10/1977 Standard-FC Bruges 4-2, Ceza Kalocsay - André Piters
1959 Tournée en Israël - Haifa
13/09/1959 Waterschei Thor Standard 0-0 Andre Piters à saut de mouton
Mars 1960 Pub
1959 Geza Kalocsay-André "popeye" Piters
06/11/1955 Standard - FC Liège 7-1
Louis Carré - André Piters